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29avr14

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La campagne raciste orchestrée par Walter Ferrufino visant à diviser et à dissoudre l'APG IG progresse


Le 5 avril 2014, après les déclarations proférées par Walter Ferrufino, qui accusait l'APG IG d'être responsable d'avoir couvert la pollution provoquée par Repsol Bolivia SA, nous avions alerté qu'il ne s'agissait pas de paroles isolées, mais qu'elles s'inscrivaient dans le cadre d'une campagne organisée pour parvenir à dissoudre l'APG IG.


Walter Ferrufino

Roberto Ruiz Bass Werner

En réalité, Walter Ferrufino n'est que le symptôme de la principale et la plus grave maladie sociale dont souffre la Bolivie : le racisme, maladie anthropologique engendrée par la colonisation espagnole qui, plus de 500 ans après, continue de faire des ravages dans la société bolivienne.

L'article qui nous occupe aujourd'hui, publié dans le journal bolivien El País (Tarija), est l'exemple même de ce que nous affirmons. Il illustre la manière dont les organisations indigènes sont systématiquement détruites par les agents sociaux, toujours prêts à prendre part à toute entreprise qui impliquerait d'attaquer le "barbare", l'indien, qui n'aurait d'autres valeurs que celles d'être un esclave sournois, ne cherchant qu'a trahir l'éleveur, le propriétaire terrien, l'homme politique et tous ceux qui représentent la "civilisation" du point de vue pernicieux de cette maladie.

Nous savions depuis des mois que ce moment arriverait et nous aurions pu parier qu'El País reprendrait les versions soutenues et dirigées par Walter Ferrufino. Concrètement, depuis la semaine dernière, toutes les manoeuvres qui aboutiraient à cette situation étaient surveillées en permanence au siège de l'APG IG.

Des dizaines de plaintes ont été reçues par l'APG IG contre les agissements racistes orchestrés et planifiés par Walter Ferrufino dans plusieurs communautés de la TCO IG et de nombreux Mburuvichas ont rapporté en détails les activités de ce que nous pourrions appeler un "groupe de travail" raciste, créé par le gouvernement provincial (Subgobernación), dans les bureaux duquel ont lieu les réunions de coordination et se préparent les tâches des dix-huit comparses et assistants engagés.

Leur tâche principale consiste à discréditer l'APG IG, notamment le Conseil directeur et pour ce faire, tous les arguments sont permis, même les plus farfelus. Ils intimident, menacent et emploient d'autres moyens, comme tenter d'acheter les membres de la famille des dirigeants du Conseil directeur pour qu'ils "parlent mal" de leurs frères, maris ou pères ; effrayer les habitants en leur faisant croire qu'ils perdront leur terre s'ils ne votent par pour Walter Ferrufino aux prochaines élections ; ou encore leur dire de ne pas recourir au service de soins de santé financé par l'APG IG parce qu'on les traite mal et qu'on ne les soigne pas. Ils ont été jusqu'à accuser des dirigeants du Conseil directeur de la mort naturelle d'un Mburuvicha d'une des communautés les plus éloignées et isolées de la TCO IG.

Jusqu'à maintenant, leurs manoeuvres ont échoué et l'Assemblée générale des Mburuvichas a été informée des faits. Les 27 et 28 février, après un incident très grave, à savoir l'instrumentation de l'Arete Guasu (fête traditionnelle), l'Assemblée a pris à l'unanimité les mesures les plus graves qui puissent être appliquées selon les us et coutumes en expulsant le noyau dur de ce "groupe de travail" raciste de l'APG IG et de la TCO IG.

Never Barrientos est le président de l'APG IG et s'est spécialisé en droit indigène, ce qui a rendu le Conseil directeur de l'APG IG très autonome au niveau de la compréhension de ses droits et de la manière d'utiliser la loi pour combattre le racisme. Partout ailleurs, ce succès aurait été souligné, mais ici, il a fait de Never Barrientos la bête noire de Walter Ferrufino, notamment parce que le père de Never Barrientos fut esclave de la famille Ferrufino. Le fait que Never Barrientos ait réussi à organiser l'APG IG de manière systématique, en la dotant de services et d'un projet d'avenir unique en Bolivie et, sous certains aspects, unique en Amérique latine, lui est insupportable à cause de son imaginaire raciste.

Never Barrientos s'est formé et a étudié sous la direction d'Equipo Nizkor, avec la même méthodologie qui a été utilisée pour former des avocats diplômés de certaines des meilleures universités américaines et européennes. Il est un membre à part entière de l'équipe d'avocats, d'économistes, d'experts en gestion financière, etc. que comporte notre organisation et qui est au service de l'APG IG.

Pour mener à bien notre travail, nous utilisons les mêmes outils et la même logistique qu'un organisme de conseil juridico-financier et nous n'avons pas besoin de nous trouver physiquement en Bolivie. Il existe des réseaux de communication relativement sophistiqués que nous utilisons pour travailler avec l'APG IG et grâce auxquels les dirigeants de cette organisation peuvent organiser des réunions avec des spécialistes qui connaissent la problématique indigène et celle relative à leur cas en particulier et qui résident dans plusieurs pays.

C'est pourquoi le secrétaire du gouvernement de Tarija, lui aussi raciste, ne retrouve pas notre notre organisation dans les fichiers de Tarija. Cela ne nous est tout simplement pas nécessaire de nous inscrire, comme il ne nous est pas nécessaire de nous enregistrer pour dispenser des conseils dans de nombreux pays, dont la Colombie, l'Argentine, les États-Unis, la Grande-Bretagne, etc.

Ils ont du mal à comprendre et n'acceptent pas que nous ne sommes pas une ONG d'aide au développement et que nous ne mettons aucun "projet" sur pied, alors que c'est ce que font généralement ce genre d'organisations.

Fonds d'investissement Itika Guasu

Le fonds d'investissement Itika Guasu appartient à l'APG IG et est administré par Banco do Brasil. Il réunit toutes les conditions légales exigées par cette institution financière et par le système juridique brésilien. Ce type d'instrument financier est supervisé de manière exhaustive, tant par la banque elle-même que par les politiques de contrôle menées pour lutter contre le blanchiment d'argent.

Le fonds est géré par un "Conseil de sages", une instituion guarani traditionnelle, élu selon les us et coutumes. Les membres de ce Conseil ont été choisis à l'unanimité et nommés à vie en 2010 lors d'une Assemblée générale de Mburuvichas venant des trente six communautés. Ils sont donc largement connus des autorités guaranis ; affirmer le contraire est une aberration visant à discréditer l'organisation indigène.

Les déclarations de ce "groupe de travail" raciste sont donc tout à fait fausses et trouvent leur origine dans la campagne raciste orchestrée par Walter Ferrufino, qui part du principe que "les autres" feraient la même chose que lui avec les fonds publics : selon lui, le fait de disposer de millions de dollars et de ne pas s'en emparer est un signe de débilité mentale et de stupidité.

Il est faux de dire que le Conseil directeur n'a pas communiqué au sujet des activités effectuées grâce au fonds, notamment parce que les Mburuvichas se trouvent en permanence au siège de l'APG IG à Guaye (Entre Ríos). Il est impossible que des activités, quelles qu'elles soient, se fassent dans le dos des autorités traditionnelles des communautés. Ils mentent uniquement pour les discréditer.

Le calcul réalisé par Walter Ferrufino, qu'il ne cesse de répeter depuis la mise en place du fonds d'investissement, selon lequel l'APG IG recevrait "un payement mensuel de 135.000 dollars", est tout aussi faux. Ce mensonge n'est pas fondé.

Cet instrument financier ne verse pas tous les mois une quelconque quantité d'argent. Les intérêts sont liquidés quotidiennement, presque en temps réel, et s'accumulent sur le fonds ; il n'y donc pas de "payement" mensuel d'intérêts. Ce système est vraisemblablement trop compliqué pour le cerveau de Walter Ferrufino et de son comparse politique, Bass Werner.

Ce système de capitalisation est le même que celui utilisé par la Norvège pour investir ses revenus issus du pétrole, bien que la quantité d'argent se trouvant sur le fonds d'investissement de l'APG IG est bien inférieure en comparaison.

Les projets de base entrepris par l'APG IG ont été approuvés par l'Assemblée générale des Mburuvichas et concernent la santé, l'éducation, la production et le financement de l'organisation, tant des employés que les Mburuvichas désignés pour mener à bien des activités concrètes.

Le contrôle de la gestion est permanent : chaque engagement de payement et chaque payement est vérifié grâce à des outils comptables transparents qui, si les normes ne sont pas respectées, font que le payement est refusé ou que l'argent n'est pas disponible. C'est un travail quotidien et les payements sont supervisés un à un.

La légalité des opérations comptables et de tout type de document signé par l'APG IG est également surveillée. Les entreprises et les institutions gouvernementales qui ont dû négocier avec l'organisation le savent bien. La première à le faire a été Repsol Bolivia SA et la dernière, l'entreprise publique ABC.

Pour plus de contrôle, la comptabilité de l'APG IG est verifiée par un auditeur professionnel externe, conformément aux normes boliviennes, après la clôture de l'exercice annuel. Enfin, les comptes, après l'audit, sont approuvés par l'Assemblée générale des Mburuvichas.

Tout ceci est repris dans les statuts adoptés à l'unanimité le 9 septembre 2013 par les trente six communautés que compte l'APG IG, lors d'une assemblée de deux jours au cours de laquelle les articles ont été adoptés un par un.

Plainte pénale contre Walter Ferrufino

Ces procédés racistes ont été dénoncés le 29 avril 2014 par l'APG IG auprès du Parquet de Tarija. D'autres mesures propres à la justice indigène en application de la loi sur la délimitation juridictionnelle ont également été prises concernant plusieurs membres du "groupe de travail" raciste emmené par Walter Ferrufino.

Le nombre de plaintes déposées contre Walter Ferrufino s'élève désormais à trois. Il a été imputé dans une des affaires pour non-respect et non-exécution d'un arrêt de la Cour constitutionnelle bolivienne concernant le droit à la consultation. Il n'est pas exclu que d'autres plaintes soient déposées et le département juridique pourrait mener l'affaire Ferrufino devant la Commission interaméricaine des droits de l'homme, en demandant des mesures de protection s'il le juge nécessaire.

Guaye, 29 avril 2014

Equipo Nizkor et Département juridique de l'APG IG


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