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22juil16

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Lettre de la Syrie au sujet de l'égorgement d'un enfant palestinien par des membres du Bataillon Noureddine Zanki


Nations Unies
Conseil de sécurité

S/2016/634

Distr. générale
22 juillet 2016
Français
Original : arabe

Lettres identiques datées du 20 juillet 2016, adressées au Secrétaire général et au Président du Conseil de sécurité par le Représentant permanent de la République arabe syrienne auprès de l'Organisation des Nations Unies

D'ordre de mon gouvernement, je vous adresse la présente lettre pour vous faire part du crime que les groupes terroristes armés ont lâchement perpétré contre un enfant syrien, le 19 juillet 2016.

Des éléments terroristes appartenant au Bataillon Noureddine Zanki, que certains États rangent parmi les groupes de la soi-disant « opposition armée modérée », ont égorgé de sang-froid, en public et devant une foule de gens munis de caméras, un enfant palestinien âgé d'à peine 12 ans.

Les vidéoclips que les terroristes ont filmés puis diffusés avec force fanfaronnades sur les sites médiatiques de la soi-disant « opposition modérée » montrent un enfant habillé en civil entouré d'un groupe de terroristes circulant à bord d'une camionnette et dont l'une des mains nues portait des traces de coups et des blessures. On y voit également un des hommes armés affirmer que l'enfant est un combattant appartenant à la brigade palestinienne Al-Qods, qui a été capturé lors des affrontements survenus dans le camp de Handarat au nord d'Alep.

Les registres de l'état civil ont confirmé que l'enfant était un Palestinien du nom d'Abdallah Issa qui comptait parmi les derniers résidents du camp de réfugiés palestiniens de Handarat (province d'Alep) à être restés sur place. Il a été capturé et emmené par les terroristes, qui l'ont accusé de combattre dans les rangs de la brigade palestinienne Al-Qods, une allégation que les responsables de la brigade ont réfutée dans une déclaration à la presse.

L'enregistrement vidéo a ensuite montré un des bourreaux du Bataillon Noureddine Zanki en train d'égorger l'enfant, puis de lui trancher la tête, sous les acclamations et au milieu des cris de joie des autres terroristes criminels.

Le Gouvernement syrien condamne les crimes inhumains et immoraux perpétrés par le mouvement terroriste Noureddine Zanki, qui est soutenu et financé par les régimes venimeux, haineux et extrémistes de Riyad, de Doha et d'Ankara ainsi que par l'administration des États-Unis et d'autres pays occidentaux. D'aucuns persistent à vouloir qualifier ces terroristes de « groupes modérés de l'opposition » et à leur fournir des fonds et des armes, tout en fermant les yeux sur les crimes odieux commis par des éléments soi-disant « modérés », comme les terroristes du Front el-Nosra, de l'Armée de la conquête, de l'Armée de l'islam, du Liwa el-Taouhid, du Bataillon Noureddine Zanki, de la Brigade des martyrs Badr, de la Brigade de émigrants, du Front islamique et d'autres groupes associés ou affiliés à Daech et à Al-Qaida.

Le Gouvernement syrien invite le Secrétaire général et le Conseil de sécurité à dénoncer tous les crimes qui ont été commis contre les citoyens syriens et les habitants des camps palestiniens en Syrie et à condamner le crime atroce et répugnant perpétré contre Abdallah Issa, l'enfant palestinien de 12 ans. Il demande aussi au Haut-Commissaire aux droits de l'homme, qui est censé veiller au respect de ces droits et s'assurer que chacun, notamment les enfants, les femmes et les personnes âgées, puissent en jouir, de condamner lui aussi ce crime odieux. Au cas où ses collaborateurs ne l'auraient pas tenu informé de cet acte haineux, le Gouvernement syrien l'encourage vivement à en visionner les images sur « YouTube » ou sur le site de la chaîne « BBC News ».

Le Gouvernement syrien avertit une nouvelle fois le Secrétaire général, le Conseil de sécurité et le Haut-Commissaire aux droits de l'homme qu'ils ne peuvent demeurer silencieux face aux crimes des groupes terroristes armés que certains qualifient de « groupes de l'opposition modérée » et qu'en s'abstenant de prendre des mesures dissuasives à l'encontre de ces groupes, de leurs bailleurs de fonds et de leurs partisans, ils les laissent libres de poursuivre et d'intensifier leurs activités criminelles. En outre, le refus des États-Unis, de la France, de la Grande -Bretagne et de l'Ukraine de faire figurer les noms d'organisations comme l'Armée de l'islam et Ahrar el-Cham sur les listes de groupes et d'entités terroristes établies par le Conseil de sécurité indique très clairement que les terroristes peuvent poursuivre en toute impunité leurs exécutions, leurs massacres, leurs destructions, leurs pillages et leurs vols. Ce refus prouve non seulement que ces États et d'autres pays, dont la France, la Grande-Bretagne, l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie, ne sont pas sérieux lorsqu'ils affirment vouloir combattre et réprimer le terrorisme, mais aussi qu'ils font montre de duplicité et appliquent la politique des deux poids deux mesures lorsqu'il s'agit de lutter contre le terrorisme.

La Syrie souligne que quiconque veut réellement lutter contre le terrorisme doit coordonner son action avec celle de son gouvernement et de son armée, qui, partout dans le pays, combattent ce fléau. Les autorités syriennes exigent la condamnation de l'acte atroce décrit plus haut ainsi que de tous les autres crimes perpétrés quotidiennement contre des Syriens de tous âges. Elles prient instamment le Conseil de sécurité d'assumer les responsabilités qui lui incombent dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales, de prendre des mesures coercitives à l'encontre des États et des régimes qui soutiennent et financent le terrorisme, afin de les empêcher de persister sur cette voie et de mettre en péril la paix et la sécurité internationales, et de les amener à se conformer pleinement aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment les résolutions 2170 (2014), 2178 (2014), 2199 (2015) et 2253 (2015).

Je vous serais reconnaissant de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre comme document du Conseil de sécurité.

L'Ambassadeur,
Représentant permanent
(Signé) Bashar Ja'afari


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