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15déc18
Règlement du conflit du Sahara Occidental: Le forcing américain
L’administration Trump confirme qu’elle est pour beaucoup dans la récente relance des pourparlers entre le Front Polisario et le Maroc en vue du règlement du conflit du Sahara occidental. Le conseiller à la sécurité du président Trump, John Bolton, a exprimé jeudi à Washington sa «frustration» devant le blocage que connaît la question du Sahara occidental, affirmant qu’il était temps à la Minurso d’accomplir son mandat.
«Frustration, frustration», a répété le chef du National Security Council (NSC) en évoquant la question du Sahara occidental lors d’un point de presse à Heritage Foudation, tenu à l’issue d’un débat sur la nouvelle stratégie de l’administration américaine en Afrique. «Vous devriez penser au peuple sahraoui, aux Sahraouis qui sont encore dans les camps de réfugiés», a ajouté John Bolton. Le chef du NSC a souligné, selon l’APS qui rapporte l’information, que «les Sahraouis et leurs enfants ont besoin de retourner chez eux et avoir une vie normale».
Durant ce débat consacré à la nouvelle stratégie des Etats-Unis en Afrique, le conseiller du président Trump, ajoute la même source, est revenu sur les missions de maintien de la paix dans le continent, en expliquant que l’administration américaine souhaitait mettre fin à celles qui n’ont pas rempli leurs mandats après des années de déploiement. John Bolton a dit, selon l’APS, son regret de voir les mandats de ces missions renouvelés systématiquement chaque année sans qu’elles obtiennent les résultats escomptés, à savoir mettre fin aux conflits. Pour mieux illustrer la situation, l’ancien ambassadeur américain à l’ONU a cité le Sahara occidental, son «exemple préféré». Il a rappelé qu’un référendum d’autodétermination devait se tenir dans ce territoire en 1991 mais qu’aucun progrès n’avait été enregistré dans ce sens 27 ans après.
Bolton a ainsi estimé qu’il était nécessaire de «focaliser» sur les moyens permettant à ces missions d’accomplir leurs mandats avec succès. Mais «le succès n’est pas de maintenir ces missions indéfiniment», a déclaré en outre celui qui maîtrise sur le bout des doigts le dossier du Sahara occidental, pour avoir participé en 1991 à l’établissement du mandat de la Minurso. «27 ans de déploiement et la mission est toujours là, comment pouvez-vous justifier cela ?» s’est-il interrogé en s’adressant au parterre d’ambassadeurs africains, d’ONG et de personnalités américaines qui ont assisté à ce débat.
Bolton a affirmé que «les ressources, l’attention et l’effort» déployés dans le cadre de cette mission «seraient plus productifs» s’ils étaient consacrés au développement des peuples de la région. Le règlement du conflit au Sahara occidental permettra de réorienter les financements alloués à la mission au développement économique, a-t-il soutenu.
Le conseiller à la sécurité du président Trump n’est pas le premier responsable américain à s’exprimer sur le dossier du Sahara occidental avec autant d’insistance. Le représentant adjoint permanent des Etats-Unis auprès des Nations unies, Jonathan Cohen, avait indiqué aussi en novembre dernier que les Etats-Unis ne laisseraient pas ce conflit «tomber dans l’oubli». «Les prochains renouvellements (du mandat de la Minurso, ndlr) ne seront pas automatiques», avait-il prévenu. Par ses déclarations, Jonathan Cohen avait déjà à l’époque confirmé que son pays était bel et bien décidé à s’impliquer dans le dossier et à y imposer ses vues.
[Source: El Watan, Alger, 15déc18]
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