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05déc18
Le peuple sahraoui attend que la rencontre soit une première étape vers l’autodétermination
Le représentant du Front Polisario en France, Oubbi Bouchraya Bachir, a affirmé hier que le peuple sahraoui et sa direction attendent de la rencontre, prévue aujourd’hui et demain à Genève entre le Maroc et le Front Polisario, qu'elle constitue une première étape vers l'exercice du droit à l'autodétermination, à travers un référendum libre et juste, mettant l'accent sur l'attachement du Polisario à cette option, en tant qu'unique solution à la question sahraouie.
Contacté par téléphone, M. Oubbi Bouchraya a précisé que les représentants du Polisario prendront part aux négociations de Genève, dans le cadre d'une «feuille de route bien claire, basée sur les deux dernières décisions du Conseil de sécurité».
Soulignant que cette feuille de route est axée sur trois principaux points, il a expliqué qu'il s'agit, premièrement, de la définition précise des parties au conflit, à savoir l'État occupant «le Royaume du Maroc», et le représentant légitime du peuple sahraoui, privé de son droit à l'autodétermination depuis plus de quatre décennies, «le Front Polisario».
Le deuxième point a trait à «la reprise de négociation directes entre les deux parties sans pré-conditions et de bonne foi», a-t-il ajouté, estimant que c'est là un fin de non-recevoir aux conditions marocaines, dont l'option relative à l'autonomie.
Le dernier point, a-t-il précisé, fixe l'objectif final du processus, en l'occurrence «permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination, conformément aux principes et à la charte de l'ONU».
Après avoir indiqué que le cadre de négociation avec la partie marocaine a été clairement défini par le Conseil de sécurité, le représentant du Front Polisario a dit ne pas exclure «des manœuvres» auxquels l'occupant marocain pourrait recourir pour compromettre le processus de paix, affirmant que «le Polisario est prêt à y faire face, comme cela a été le cas, lors des précédentes rencontres».
Pour M. Bouchraya, «l'ordre du jour proposé correspond, d'un point de vue méthodologique, au fait que ce rendez-vous soit le premier depuis six années, et que c'est une rencontre préliminaire, dont le but est de briser la glace et d’enclencher un processus qui doit aboutir au règlement du conflit en permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit irrévocable à l’autodétermination et à l’indépendance».
Les points proposés se rapportent à l’évaluation du processus, à l’arrêt depuis 2012, à ce jour, et à l’examen des prochaines étapes du processus de négociations après le rendez-vous de Genève, outre la situation dans la région, en général, a-t-il fait savoir. Lors de cette rencontre, le Front Polisario exprimera, en tant que représentant légitime de son peuple, son point de vue, connu de tous et qui reste «en harmonie totale» avec le statut juridique du conflit et du territoire, a-t-il insisté, affirmant que «le Polisario est prêt à payer une partie de la facture de la paix juste et durable, sans préjudice au droit sacré du peuple sahraoui à l’autodétermination et à sa souveraineté sur son territoire, et dont il est le seul a détenir le droit d'en fixer le statut juridique final». C'est là, «une ligne rouge», aussi bien pour nous, qu’au regard du droit international, a-t-il soutenu.
[Source: Le Moudjahid, Alger, 05déc18]
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