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03fév18
Par son occupation du Sahara occidental : Le Maroc se trouve « moralement et politiquement » en dehors de l'UA
Par son occupation du Sahara occidental, le Maroc se trouve «moralement et politiquement» en dehors de l'Union africaine (UA), «bien qu'il en soit techniquement membre», a déclaré jeudi le Représentant du Front Polisario en France, Oubi Bouchraya.
«Le 30e sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine, tenu à Addis-Abeba (Éthiopie) du 28 au 29 janvier 2018, vient de confirmer l'engagement de l'Afrique en faveur de +pourparlers directs et sérieux+ permettant l'organisation du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux résolutions pertinentes de l'UA et de l'ONU», a-t-il indiqué, dans une déclaration de presse reçue par l'APS.
Le 30e sommet de l'UA s'est déroulé, a-t-il rappelé, en présence des deux parties au conflit, à savoir la République arabe sahraouie démocratique (RASD), membre fondateur de l'UA, et le Maroc, qui a adhéré à l'UA en 2017, faisant observer que pour «mieux accompagner» cette dynamique nouvelle, l'organisation panafricaine a décidé d'envisager la réactivation du comité de chefs d'État africains pour le Sahara occidental.
Le représentant du Front Polisario en France a souligné que l'Union africaine «fait également sienne» l'appel lancé, à plusieurs reprises, par le Conseil de sécurité de l'ONU au Maroc, notamment sa résolution 2351 (avril 2017) demandant le retour des observateurs africains au sein de la MINURSO, «dont 80 membres civils avaient été expulsés par le Maroc, dans un geste de défi à l'égard de la communauté internationale».
Il a rappelé que l'urgente nécessité d'un suivi indépendant pour les droits de l'homme au Sahara occidental, ainsi que le respect strict du statut juridique du territoire en tant que territoire sous occupation en voie de décolonisation «ont été réaffirmés par les membres de l'UA», faisant remarquer qu'un appel urgent a été lancé pour «boycotter toute activité organisée par la puissance occupante, notamment celle du Forum Crans Montana», prévu le mois prochain.
«Le Front Polisario se réjouit de cette décision historique qui, tout en affirmant le soutien unanime de l'Afrique à la lutte légitime du peuple sahraoui, établit une feuille de route africaine renouvelée», a-t-il fait savoir, estimant que cette décision «permettra de redynamiser le rôle historique d'une Afrique qui participe activement et positivement aux efforts de la communauté internationale en vue de régler pacifiquement le dernier conflit de décolonisation en Afrique».
Pour lui, le Maroc, après avoir fait, pendant un an, le pari «visant à déstabiliser» l'organisation panafricaine (Malabo en novembre 2016, Dakar en mars 2017, Maputo en août 2017 et Abidjan en novembre 2017), il est «désormais appelé par cette décision à adhérer aux valeurs politiques et morales de l'Union africaine après avoir ratifié son adhésion technique, en janvier 2017».
«Il appartient désormais au Maroc de contribuer à une paix juste, durable et conforme à la légalité internationale», a-t-il avisé, soulignant que «tout autre pari sera voué à l'échec, car l'Afrique étant issue, dans sa majorité, de guerres anticoloniales, ne peut en aucun cas cautionner une colonisation d'un pays africain par un autre pays africain».
[Source: El Moudjahid, Aps, Alger, 03fév18]
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