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25mar17


L'Union africaine rappelle à l'ordre le Maroc


Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) a décidé de réactiver le comité ad hoc des chefs d'Etat et de gouvernement sur le conflit au Sahara occidental à l'issue de sa réunion à Addis-Abeba sur la situation au Sahara occidental», indique le communiqué final du Conseil qui a tenu sa 668e réunion lundi dernier, la première du genre depuis l'adhésion du Maroc à l'UA.

Ce comité ad hoc a été créé en application de la résolution adoptée lors de la 15e session ordinaire de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Organisation pour l'Union africaine (OUA), qui s'est tenue à Khartoum du 18 au 22 juillet 1978. Le Conseil a demandé également au président de la commission concernant l'évolution du processus de paix au Sahara occidental d'entreprendre les consultations nécessaires pour finaliser la composition et l'opérationnalisation de l'instance (comité ad hoc), «dans l'esprit du panafricanisme et conformément aux dispositions de l'acte constitutif de l'UA».

De même, il a appelé, selon l'APS qui a rapporté l'information, à «mobiliser et à apporter d'autres formes d'appui politique, diplomatique (...) afin de faciliter les pourparlers directs (entre le Front Polisario et le Maroc)», demandant en outre à la commission de l'UA de prendre «immédiatement» les mesures nécessaires pour la réouverture du bureau de l'UA à El Ayoun, au Sahara occidental occupé, y compris la fourniture des ressources humaines et financières et des moyens logistiques nécessaires.

L'ONU face à ses responsabilités

A l'occasion, le Conseil a regretté que le Maroc -- qui a été invité par le Conseil à participer à sa 668e réunion sur la situation au Sahara occidental -- ne soit pas venu à la réunion. Par conséquent, le Conseil appelle le Maroc à apporter la coopération nécessaire, conformément aux dispositions de l'acte constitutif de l'UA et du protocole relatif à la création du CPS. Le Conseil de paix et de sécurité a salué les efforts continus déployés par le secrétaire général des Nations unies, ainsi que ceux de son envoyé personnel pour trouver une solution dans le cadre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, y compris les consultations menées par l'envoyé personnel dans le cadre de sa nouvelle approche, telle que définie dans le rapport du secrétaire général sur la situation concernant le Sahara occidental du 10 avril 2016.

En conséquence, et suite à la démission de Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, dont il a regretté le départ, tout en le félicitant pour les efforts qu'il (Ross) avait déployé pour surmonter l'impasse dans le processus de règlement, le Conseil a exprimé l'«urgence de redoubler d'efforts pour parvenir à une solution rapide et définitive du conflit du Sahara occidental», occupé depuis plus 40 ans par le Maroc. Le Conseil a demandé par ailleurs au président de la commission de prendre les mesures nécessaires pour permettre au haut représentant de l'UA, l'ancien président du Mozambique, Joaquim Chissano, d'assumer immédiatement son mandat.

Les droits des Sahraouis bafoués

Dans la foulée, le CPS a lancé un appel aux Nations unies et à l'ensemble de la communauté internationale pour qu'elles apportent «leur plein appui» aux efforts africains visant à surmonter l'impasse actuelle dans le processus de paix au Sahara occidental. Le CPS a pris aussi la décision d'«examiner régulièrement la situation au Sahara occidental, sur la base des mises à jour et des recommandations fournies par le président de la commission et le haut représentant de l'UA pour le Sahara occidental et d'effectuer une mission sur le terrain au Sahara occidental au cours de l'année 2017». Il rappelle les dispositions pertinentes de l'article 4 de l'acte constitutif de l'UA qui stipule, entre autres, le règlement pacifique des conflits entre les Etats membres de l'Union, soulignant qu'il est impératif que le Maroc et la RASD, en tant qu'Etats membres de l'Union, engagent immédiatement des pourparlers directs et sérieux, sans conditions préalables et conformément à l'article 4 de l'acte constitutif.

Le CPS a exhorté également le Conseil de sécurité des Nations unies à prendre les mesures nécessaires pour que la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) puisse de nouveau «exercer pleinement ses fonctions, afin qu'elle supervise efficacement l'accord de cessez-le-feu et d'éviter la reprise des violations», demandant, en outre au Conseil de sécurité de l'ONU d'«attribuer à la Minurso un mandat en matière des droits de l'homme», en tenant compte de la nécessité d'assurer un suivi indépendant et impartial des droits de l'homme dans le territoire occupé.

[Source: Par Zine Cherfaoui, El Watan, Alger, 25mar17]

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