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26fév17
Le Front Polisario dénonce le pillage des richesses par Rabat
Le président de l'Instance sahraouie du pétrole et des mines, Ghali Zbeir, a révélé hier à Alger l'ampleur du pillage des richesses sahraouies,
notamment le phosphate et les produits halieutiques auquel se livre l'occupation marocaine, rapporte l'APS, mettant en garde contre la persistance de la complicité de certaines sociétés étrangères en dépit de l'arrêt contraignant de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE).
Dans son exposé, il a, chiffres à l'appui, démontré l'ampleur du pillage des richesses sahraouies auquel se livre l'occupation marocaine, dont l'exploitation et l'exportation du phosphate extrait des territoires sahraouis occupés, notamment à partir de la mine de Boukraâ, précisant que 2,1 millions de tonnes de phosphate avaient été exportés en 2014 contre 2,1 millions de tonnes en 2013 et 1,8 million de tonnes en 2012.
Après avoir indiqué que l'exportation du phosphate du Sahara occidental a cours depuis le début de l'occupation, le responsable sahraoui a évoqué la «bande transporteuse» par laquelle 2000 tonnes de phosphate sont déplacées toutes les heures, estimant que les travaux d'élargissement de ce dispositif de transport menées par l'occupation dénotait la volonté marocaine de continuer à piller les richesses sahraouies.
Il a aussi relevé les travaux d'extension du port d'El Ayoun où des usines de tri et de préparation des marchandises à l'exportation sont installées.
Les ressources halieutiques sont la deuxième richesse pillée à un rythme effréné au Sahara occidental après le phosphate, a-t-il poursuivi, soulignant que la côte du Sahara occidental était l'une des plus riches en ressources halieutiques au monde.
Parmi les autres ressources faisant l'objet de pillage, le responsable sahraoui a cité les énergies renouvelables, précisant que le Maroc faisait venir des sociétés étrangères, notamment françaises et italiennes, pour construire des centrales solaires et éoliennes, qui produisent et exportent l'énergie vers le Maroc.
La Banque allemande d'investissement participe au financement de ces sociétés, a-t-il fait savoir. Selon le président de l'Instance sahraouie du pétrole et des mines, «ces chiffres restent approximatifs car il est difficile d'obtenir des informations exactes, la région étant sous contrôle militaire et isolée du monde et les statistiques marocaines n'étant pas transparentes». Mais des médias et différentes parties sensibles à la cause sahraouie parviennent à «mettre à nu le pillage des ressources sahraouies auquel se livre l'occupation marocaine et la complicité de certains», a affirmé Ghali Zbeir, précisant que cela avait apporté ses fruits.
En effet, 20 sociétés ont décidé en 2016 de renoncer à investir au Sahara occidental, à l'instar de la Caisse de retraite norvégienne qui a exclu de ses placements les sociétés Cairn Energy et Kosmos Energy, a précisé le responsable sahraoui.
Ce dernier a mis en garde contre le pillage des ressources sahraouies par le Maroc, précisant que toute collaboration avec ce dernier était perçue comme «un encouragement en faveur de la poursuite de ses activités, ce qui contribue au prolongement du conflit au Sahara occidental qui perdure depuis plus de 40 ans».
Il a rappelé l'avis consultatif, rendu le 21 décembre 2016, par la Cour de justice de l'union européenne (CJUE), plus haute instance juridictionnelle de l'UE, lequel avis est considéré «comme l'une des plus importantes décisions prises dans l'histoire du conflit au Sahara occidental».
Auparavant, la CJUE a reconnu, le 21 décembre 2016, que les accords de coopération et de libéralisation du commerce conclus entre l'UE et le Maroc ne s'appliquaient pas au Sahara occidental, compte tenu du statut «séparé et distinct» des territoires du Sahara occidental, conformément à la Charte de l'ONU.
Les domaines de pillage des ressources sahraouies auxquelles se livre l'occupant marocain sont diversifiés et concernent, entre autres, le phosphate, les ressources maritimes, le sable, le sel, les produits agricoles, ainsi que l'octroi de licences d'exploration pétrolière et minière.
En ce qui concerne le phosphate, le responsable sahraoui a indiqué que plus de 100 cargaisons chargées de phosphate étaient acheminées annuellement à partir du port d'El Ayoun occupée.
20 compagnies étrangères représentant 11 pays contribuent aux opérations de pillage du phosphate sahraoui. Il s'agit de compagnies venues des Etats-Unis d'Amérique, de Nouvelle-Zélande, de Bulgarie, d'Inde, du Pakistan, de Croatie, du Brésil et du Mexique.
Selon les moyenne actuelles de production, la mine de Boukraâ s'épuisera aux horizons 2040-2050. L'augmentation de la demande sur le phosphate pour couvrir les besoins de l'usage intensif des fertilisants dans la production d'énergie pourrait accélérer le processus d'épuisement de ladite mine, a alerté G. Zbeir.
Selon l'Observatoire international de surveillance des ressources du Sahara occidental, l'occupant marocain a enregistré en 2015 des revenus de l'ordre de 167.8 millions de dollars générés par le pillage du phosphate sahraoui, en exportant une quantité de 1,4 million de tonnes.
Pour ce qui est de la pêche, les chiffres révélés indiquent que le Maroc vient en tête de liste des pays arabes et africains, sachant qu'entre 75 et 80% des poissons pêchés par les chalutiers marocains provenaient des eaux territoriales sahraouies.
[Source: El Watan, Alger, 26fév17]
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