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11sep16
Le Conseil de sécurité rejette une proposition sur un projet dans les territoires sahraouis
Le secrétariat général de l'ONU a proposé au Conseil de sécurité d'achever le goudronnage d'une route, reliant la zone tampon d'El Guergarat jusqu'à la frontière avec la Mauritanie, un projet que le Maroc veut réaliser en violation de l'accord de cessez-le-feu.
La majorité des membres du Conseil de sécurité ont rejeté, vendredi, la proposition de l'ONU d'achever un projet de construction d'une route traversant les territoires sahraouis, contesté par le Front Polisario, a rapporté hier l'AFP citant une source onusienne. «La majorité des membres du Conseil de sécurité n'étaient pas prêts à accepter la proposition de l'ONU concernant ce projet. Elle n'a reçu que le soutien de la France et du Sénégal, deux pays alliés du Maroc», a indiqué une source onusienne proche du dossier. Et d'ajouter : «Les membres du Conseil de sécurité ont insisté sur la retenue et le respect de l'accord de cessez-le-feu. La situation est toujours tendue, j'espère qu'il n'y aura pas de dérapage.»
Le secrétariat général de l'ONU a proposé au Conseil de sécurité d'achever le goudronnage d'une route, reliant la zone tampon d'El Guergarat jusqu'à la frontière avec la Mauritanie, un projet que le Maroc veut réaliser en violation de l'accord de cessez-le-feu.
L'ONU, qui s'est opposée en 2001 et 2002 à la construction de cette route, dont «certaines activités pourraient constituer une violation de l'accord de cessez-le feu», a cédé aujourd'hui au chantage du Maroc en acceptant de construire et de financer elle-même ce projet, a déclaré le Front Polisario.
«Cela signifie que l'ONU va devenir une société chargée de financer les projets du Maroc», alors qu'elle a, dans trois rapports précédents, considéré ces travaux comme une violation de l'accord de cessez-le-feu, a indiqué le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Ahmed Boukhari, dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité. Le Front Polisario s'est dit «surpris» par la position de l'ONU qui semble «ignorer ses propres décisions» antérieures sur ce projet.
L'impuissance de l'ONU
Le Maroc a entamé en août dernier les travaux de balisage de ce tronçon d'une longueur de 3,8 km, qui devrait traverser les territoires sahraouis sous contrôle du Front Polisario jusqu'à la frontière avec la Mauritanie. Le Conseil de sécurité s'est réuni vendredi à huis clos pour examiner la situation sécuritaire tendue qui prévaut dans cette zone sensible. Le président du Conseil de sécurité, Gerard van Bohemen, s'est contenté d'indiquer que l'organe onusien a été tenu informé de la situation à El Guergarat par Christopher Ross, l'émissaire de Ban Ki-moon pour le Sahara occidental, et Kim Bolduc, chef de la Minurso.
Il a précisé que son pays, la Nouvelle-Zélande, est préoccupé par cette situation qu'il dit suivre de près. Rejetant cette proposition, le représentant du Venezuela, Rafael Ramirez, a affirmé que «la Minurso n'a pas été créée pour construire des routes mais pour préparer le référendum du peuple sahraoui». De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a refusé de commenter la proposition onusienne.
La situation sécuritaire dans la zone d'El Guergarat reste tendue, les deux camps ont maintenu leurs positions à environ 120 mètres les uns des autres. Les Nations unies redoutent en effet «une reprise des hostilités, avec un risque d'implications régionales». Dans une note confidentielle transmise pour information au Conseil de sécurité le 28 août, le secrétariat général de l'ONU a affirmé que le Maroc a violé l'accord militaire n°1 en déployant des forces de sécurité dans cette zone sans avertir au préalable la Minurso.
Récemment, la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, a déclaré partager la «profonde préoccupation», exprimée par le secrétaire général de l'ONU, face à la situation tendue dans la zone tampon d'El Guergarat au sud-ouest du Sahara occidental. Situation causée par la violation marocaine du cessez-le-feu, signé entre le Front Polisario et le Maroc sous les auspices de l'ONU, le 6 septembre 1991. La présidente de la Commission a exhorté les deux parties en conflit (le Front Polisario et le Maroc) à respecter pleinement l'accord militaire n°1 et de mettre fin immédiatement à toute violation de l'accord de 1991 de cessez-le-feu.
Elle a aussi exhorté les deux parties à «œuvrer de bonne foi et sans conditions préalables, afin de créer l'environnement nécessaire à la reprise des négociations et la tenue du référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui, dans le cadre d'arrangements conformes aux buts et principes de la Charte des Nations unies, ainsi que les résolutions et décisions de l'ONU et de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA)», aujourd'hui Union africaine (UA).
Elle a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d'accélérer les mesures nécessaires pour la mise en œuvre de la résolution 2285 du 29 avril 2016, concernant le retour de la composante administrative et politique de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) dans ses pleines fonctions, afin de permettre à la Mission d'accomplir son mandat.
[Source: Par Amnay Idir, El Watan, Alger, 11sep16]
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