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30avr16
Le projet américain de résolution sur le Sahara occidental modifié sous la pression de la France
Le projet américain de résolution sur le Sahara occidental, exigeant au Maroc de rétablir dans l'immédiat le mandat de la Minurso, a été modifié mercredi sous la pression de la France
Ce pays est parvenu à réduire de «la valeur et à enlevé le caractère d'urgence» du projet, ont indiqué mercredi des sources onusiennes concordantes.
La nouvelle mouture de la résolution, dont l'APS a obtenu une copie, prévoit qu'un briefing du secrétaire général de l'ONU sur l'état du rétablissement des activités de la Minurso soit tenu dans 120 jours, c'est-à-dire dans quatre mois.
Le projet initial accordait au chef de l'ONU 60 jours (deux mois) pour informer le Conseil de sécurité si la Minurso fonctionnait pleinement à cette date. La même source a précisé que la France et le Maroc «veulent gagner du temps et enlever le caractère d'urgence» à la proposition américaine en retardant le briefing de Ban Ki-moon de deux mois. En outre, le nouveau texte est particulièrement moins rigoureux envers le Maroc.
Il évoque «l'examen de la meilleure façon» de rétablir la Minurso après le délai de quatre mois, alors que le premier texte prévoit des mesures immédiates du Conseil de sécurité si cet objectif n'est pas atteint. «Ils ont diminué la valeur du projet de résolution américain», affirme-t-on de même source.
Mais les tractations mercredi au sein du Conseil de sécurité n'étaient pas des plus simples. Les représentants de la Russie, du Venezuela, de l'Uruguay et de l Angola ont demandé un temps supplémentaire pour pouvoir consulter leurs capitales respectives sur la nouvelle mouture, selon la même source. Les représentants de ces pays ont refusé de s'engager dans un tel projet avant de prendre les avis de leurs gouvernements.
Ces actions de coordination avec les gouvernements pourraient retarder l'adoption de la résolution jusqu'à vendredi, précise-t-on de même source. En attendant, les consultations sur ce projet de résolution se poursuivront demain au niveau des experts et des représentants permanents des membres du Conseil de sécurité.
Mercredi, le représentant du Front Polisario aux Nations unies, Ahmed Boukhari, a déclaré à l'APS que « la France menait une action très agressive pour paralyser l'initiative américaine». « En jouant ce rôle la France assume toute la responsabilité sur un possible retour de la guerre au Sahara occidental avec son soutien aveugle à la politique du Maroc», dans les territoires occupés, a-t-il mis en garde.
En réalité, la France essaye de trouver ˝une issue honorable au Maroc, puisque la décision d'expulser la composante civile et politique de la Minurso a été prise par le roi du Maroc lui-même qui prétend que cette décision est irrévocable», soulignent des médias américains.
Ahmed Lahbib, ministre sahraoui: Le Conseil de sécurité des Nations unies appelé à assumer sa responsabilité
Le Conseil de sécurité des Nations unies est appelé à "assumer ses responsabilités historiques envers le peuple sahraoui", notamment après la tension provoquée par le Maroc à propos du mandat de la Minurso, a indiqué, jeudi à Tipasa, le ministre sahraoui de la Jeunesse et des Sports, Ahmed Lahbib.
"La sape par l'occupant marocain du processus de paix onusien devant aboutir à l'organisation d'un référendum d'autodétermination par la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara Occidental (Minurso), démontre, encore une fois, l'état de confusion extrême dans lequel se trouve le régime du makhzen", a souligné Ahmed Lahbib dans son allocution à l'ouverture de la 2e rencontre de la ligue des étudiants du Sahara occidental en Algérie.
Il a, à cet effet, lancé un appel au Conseil de sécurité en général et à la France, en particulier, à assumer leur responsabilité historique, pour garantir au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination.
"L'expulsion, par le Maroc, de la composante civile et politique de la Minurso est un déni de la légalité internationale", a-t-il dit, qualifiant cette réaction de l'occupant marocain "de dernières cartes" qu'il joue devant les victoires politiques et diplomatiques du Front Polisario, au double plan régional et international".
Pour le président du comité national d'amitié algéro-sahraouie, Said Layachi, la cause sahraouie "passe par un virage dangereux nécessitant une mobilisation de la communauté internationale, dont le Conseil de sécurité onusien". Il a qualifié la décision d'expulsion de la composante civile et politique de la Minurso d' "irresponsable".
[Source: El Moudjahid, Alger, 30avr16]
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