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27avr16
«Le Maroc menace la paix dans la région»
- Des manœuvres militaires sont organisées dans un contexte particulièrement marqué par la décision marocaine d'expulser des membres de la Minurso. Quels sont les messages qu'impliquent ces opérations?
Les manœuvres d'aujourd'hui (samedi 23 avril, ndlr) sont l'aboutissement de plusieurs autres menées simultanément dans toutes les Régions militaires du Sahara occidental. C'est un message à la fois pour notre peuple, pour la communauté internationale et pour les Marocains, pour leur dire que nous nous préparons au pire. Nous disons que l'Armée de libération populaire sahraouie (ALPS), en tant qu'aile armée du Front Polisario, est prête sur tous les plans.
- La mort d'un citoyen sahraoui serait-elle, selon vous, une violation du cessez-le-feu signé entre les deux parties en 1991?
Incontestablement, cette agression dont a fait les frais une personne ordinaire est une violation de toutes les règles. C'est une agression contre l'humanité. On tue une personne pour la seule raison qu'elle est sahraouie.
- Quels sont les choix qui se présentent au Front Polisario après toutes les décisions prises par la partie marocaine pour rendre inefficient tout règlement politique de la crise ? Verra-t-on le Front Polisario aller à terme vers un engagement militaire ?
Toutes les éventualités sont à l'étude au niveau du Front Polisario. La lutte du peuple sahraoui dure depuis plus de 40 ans, alors que le processus de paix a commencé depuis plus de 25 ans. Notre espoir était de voir la communauté internationale montrer plus d'engagement pour faciliter l'organisation d'un référendum d'autodétermination et ainsi aller vers l'indépendance de notre pays.
La décision marocaine d'expulser le personnel civil de la Minurso n'est pas acceptable. Notre peuple n'aura d'autre choix que d'aller vers la lutte armée pour recouvrer sa liberté et ses droits légitimes reconnus par la communauté internationale. Le Maroc ne nous laisse aucun choix en optant pour l'escalade. Notre objectif ultime est d'aller vers l'autodétermination pour laquelle nous luttons depuis des décennies. Nous avons toujours lutté, nous nous sommes battus, nous avons souffert des conditions climatiques difficiles pour un objectif commun de notre peuple : son indépendance.
- Que pense le peuple sahraoui, particulièrement les jeunes, de la reprise de la guerre ?
Il y a une demande populaire pour la reprise des armes de la part des jeunes, mais aussi des femmes et de franges larges de la société sahraouie. La direction du Front est sous la pression du peuple.
- Comment percevez-vous l'attitude du Maroc ?
Par son expulsion de la composante civile de la Minurso, le régime marocain veut aller vers la guerre. Nous considérons que le Maroc veut vider le processus de paix de son contenu. L'autre objectif des Marocains, en créant une zone de tension dans cette partie de l'Afrique du Nord, est d'encercler l'Algérie, de créer des problèmes aux frontières ouest de ce pays dont ils envient la prospérité. Les Marocains veulent occuper les Algériens par des conflits sans fin.
[Source: Par Nadir Iddir, El Watan, Alger, 27avr16]
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