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01mar16
Visite de Ban Ki-moon au Sahara Occidental, Taleb Omar : « Le Maroc doit respecter les décisions de l'ONU »
Le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a émis le vœu que la visite du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans la région puisse amener le Maroc à respecter les décisions de l'organisation onusienne, en faveur du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, dans une déclaration à l'APS.
M. Taleb Omar a souligné que "le peuple sahraoui attend que le SG de l'ONU applique ce qui était prévu dans son rapport de 2014, et dans lequel il a souligné la nécessité de sortir avec des conclusions et de présenter de nouvelles options s'il n'y a aucune avancée en 2015". Il a indiqué que les Sahraouis aspirent que la prochaine visite de Ban Ki-moon "ouvre une nouvelle ère pour la politique et les positions de l'ONU vis-à-vis de la cause sahraouie pour que le bourreau et la victime ne soient plus sur le même pied d'égalité".
"Bien que Rabat refuse jusqu'à présent la visite de Ban Ki-moon au Maroc et aux territoires occupés, l'ONU a tenu à ce son SG visite le 5 mars prochain les territoires libérés et les camps de réfugiés sahraouis après sa visite en Mauritanie et en Algérie", a-t-il dit. Il a ajouté que le régime marocain "veut suspendre ou reporter cette visite mais les Nations unies ont décidé de maintenir la date de la tournée contre la volonté de Rabat, ce qui est nouveau, a-t-il noté, puisque l'organisation onusienne avait toujours attendu l'accord du Maroc pour chacune de ses initiatives par le passé, mais aujourd'hui elle est convaincue de la nécessité d'ouvrir de nouveaux horizons pour la paix, dont la région a besoin plus que jamais", a souligné le responsable sahraoui.
M. Taleb Omar a cité parmi les plus importants résultats des 40 années de la création de la république arabe sahraouie démocratique (RASD), la valorisation des capacités du citoyen sahraoui, l'amélioration du niveau de vie du peuple sahraoui dont les compétences se comptent désormais par milliers.
Il a affirmé que "les compétences sahraouies existent dans tous les domaines et ce sont elles qui dirigent leurs propres entreprises puisant l'expérience nécessaire dans la lutte armée et l'action diplomatique et celle de la gestion administrative et la prestation de services au profit de la société en cette circonstance difficile".
M. Taleb Omar a précisé que la question sahraouie s'apprête à entamer une nouvelle étape notamment après avoir acquis la reconnaissance de l'Union africaine (UA) et de plusieurs autres pays à travers le monde et après que "le Maroc s'est avérée une partie entravant la solution pacifique à travers son refus de la visite de Ban Ki-moon".
La lutte armée en option
Il a, en outre, estimé que "cette étape est marquée par le conflit opposant "l'occupant marocain et l'union européenne et la décision de Rabat de suspendre ses contacts avec l'UE pour contester le verdict de la Cour européenne de Justice, (CJUE, Ndlr) qui a annulé l'accord agricole liant les deux parties.
La CJUE avait annulé, le 10 décembre dernier, l'accord agricole qui liait l'UE au Maroc, et ce, suite à une plainte déposée par le Front Polisario qui a contesté cet accord qui incluait le Sahara Occidental occupé par le Maroc.
La CJUE avait relevé dans son jugement que le Conseil de l'UE a manqué à son obligation de vérifier si l'exploitation des richesses naturelles du Sahara occidental occupé se fait ou non au profit du peuple sahraoui.
"Le Maroc se trouve dans une situation d'isolement au vu de ses problèmes avec l'union africaine et l'ONU et en confrontation avec la plupart de pays du monde en raison de son occupation illégale du Sahara Occidental", a-t-il ajouté. Cette situation devrait "inciter la communauté internationale à reconnaître la RASD en tant que membre à l'ONU en réponse à l'intransigeance du régime marocain", a souligné le responsable sahraoui ajoutant qu'"aujourd'hui les positions de l'UA sont plus audacieuses et plus franches".
Le Premier ministre sahraoui, a par ailleurs affirmé qu'à travers les "exhibitions militaires commémorant le 40e anniversaire de la proclamation de la RASD, les Sahraouis veulent montrer qu'ils ont une armée bien préparée d'autant que la lutte armée est une éventualité qui n'est pas écartée, à laquelle on se prépare".
Les Sahraouis "sont tenus dans le même temps de cesser les hostilités, privilégier les moyens pacifiques et miser sur la visite du secrétaire général des Nations unis pour parvenir à un règlement", a-t-il ajouté avant de conclure que cela n'exclut pas pour autant "que nous nous préparions à l'autre option".
[Source: El Moudjahid, Alger, 01mar16]
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