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26jan16
Un journaliste jugé pour des déclarations sur le Sahara occidental
C'est la première fois dans l'histoire récente du royaume qu'un journaliste marocain est poursuivi pour «atteinte à l'intégrité territoriale». Il encourt une peine allant jusqu'à cinq ans de prison.
Le journaliste marocain Ali Anouzla est poursuivi par la justice pour «atteinte à l'intégrité territoriale», après des déclarations sur le Sahara occidental dans la presse allemande et son procès doit s'ouvrir le 9 février, a indiqué dimanche l'intéressé. Ali Anouzla, directeur du site Lakome2, a indiqué à l'AFP que le parquet avait ouvert une enquête le 24 décembre pour «atteinte à l'intégrité territoriale», après des propos au quotidien allemand Bild qui l'interrogeait sur les lignes rouges qui menacent la liberté des journalistes au Maroc.
Selon le quotidien allemand, le journaliste aurait cité trois lignes rouges : «La monarchie, l'islam, et le Sahara occidental occupé». De la troisième ligne rouge naît la polémique : M. Anouzla soutient que la «traduction est inexacte». Il réfute avoir décrit le Sahara occidental comme «occupé». Il s'agit d'un dossier très sensible pour les autorités marocaines. Le Sahara occidental est une ex-colonie espagnole colonisée par le Maroc depuis près de 40 ans, au mépris du droit international et des résolutions de l'ONU.
Selon M. Anouzla, le parquet a utilisé la «traduction inexacte» pour engager des poursuites contre lui. Il s'agit d'«une affaire politique», affirme-t-il. L'interview au quotidien Bild a été menée en novembre alors que le journaliste se trouvait à Berlin pour recevoir le prix de la Fondation Raëf Badawi du nom de l'activiste saoudien emprisonné dans son pays. C'est la première fois dans l'histoire récente du royaume qu'un journaliste marocain est poursuivi pour «atteinte à l'intégrité territoriale».
Il encourt une peine allant jusqu'à cinq ans de prison. Cette nouvelle accusation intervient alors que le journaliste est toujours poursuivi pour «apologie» et «incitation au terrorisme». Ali Anouzla avait été arrêté, le 17 septembre 2013, puis libéré après la publication sur la version arabophone de son site d'un lien vers une vidéo d'Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) consacré au Maroc.
[Source: El Watan, Afp, Alger, 26jan16]
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