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02avr13
Mensonges et vérités
Dès que la question du Sahara occidental se pose dans les institutions internationales, les médias marocains, et d'un seul coup, tentent le petit roque comme ce joueur d'échec mis en difficulté.
D'un mirage au vent de sable, le makhzen, en panne d'arguments, brandit des justificatifs aussi fallacieux que mal construits dans une dangereuse escalade de contre vérités qui ne font que le désavouer.
Avec l'Algérie accusée de tous les maux, voilà que le royaume chérifien «découvre» que le Polisario est un partenaire avec les groupes terroristes au Mali suggérant au passage de le laisser «avaler» ce territoire pour en finir avec ce danger. Depuis quand le POLISARIO s'adonne au trafic de stupéfiants ? Qui est le plus grand producteur mondial de résine de cannabis ? Les groupes terroristes en Afrique subsaharienne, connus pour constituer l'une des plus grandes plates formes de commerce de drogue, ont-ils des intérêts objectifs avec le Maroc ou la RASD?
Entre vérités et mensonges, le Maroc se trouve dans une situation que le moindre vent de sable risque de le précipiter dans un engrenage aux conséquences insoupçonnables.
La vérité du royaume tient en une seule expression qui se décline au quotidien de multiples façons : Répression des populations sahraouies. Une répression dénoncée par de nombreuses organisations internationales et ONG (Le Parlement européen, le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU, Amnesty International, Human Rights Watch...) soulignée par Le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, Juan Mendez, qui a plaidé pour une révision du procès des 24 civils sahraouis qui ont été condamnés par le tribunal militaire de Rabat et affirmée par Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, dans une lettre ouverte au souverain marocain Mohamed VI sur les pratiques humiliantes à l'encontre des femmes sahraouies qui manifestaient pacifiquement et qui constituent «un dépassement grave et une violation de l'éthique humaine».
Vérités et aussi mensonges quand les médias de ce royaume, pilotés par une agence d'Etat, croient faire diversion en s'attaquant à l'Algérie, en refoulant des parlementaires européens, les empêchant de visiter le territoire du Sahara occidental, alors que la question, voire l'urgence, est d'abord et avant tout maroco-sahraouie.
Dans ce monde devenu village, le makhzen, accroché à des anachronismes, pense à tort que la politique internationale peut se dérouler loin des regards de la communauté internationale. Mais les murs de ce village sont en verre, même s'il croit, qu'en érigeant des murs en béton, surveillés en permanence par des soldats pour empêcher les rêves de liberté et les cris de révolte et de souffrance dans cette dernière colonie africaine -- summum du grotesque du fait d'un pays africain -- d'atteindre leurs oreilles.
Faut-il accorder crédit à des arguments qui changent tout le temps ? Depuis les années 70, la communauté internationale n'a pas changé de position : Permettre aux Sahraouis l'exercice de leur droit à l'autodétermination.
Christopher Ross désavoué par le palais marocain en mai pour avoir dénoncé une réalité vécue, intolérable, par le peuple sahraoui, est pourtant maintenu à son poste par le SG de l'ONU. L'envoyé personnel du secrétaire général de Ban Ki-moon au Sahara occidental est déterminé à relancer la solution onusienne dans le conflit maroco-sahraoui.
Sa feuille de route tout comme sa mission sont claires : la recherche de solutions à la question du Sahara occidental "en adéquation avec les décisions du Conseil de sécurité de l'Onu". Telle est la position inchangée de l'Algérie qui estime, à travers la voix de son ministre des affaires étrangères, Mourad Medelci, que la tournée que mène M. Ross dans la région pourrait constituer une avancée entre les deux protagonistes, le Maroc et le Front Polisario.
[Source: Par M. Koursi, El Watan, Alger, 02avr13]
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