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28avr15


Projet de résolution portant prorogation du mandat de la mission onusienne au sahara occidental


Le Conseil de sécurité des Nations unies se prononcera aujourd'hui sur un projet de résolution prorogeant d'un an le mandat de la Mission de l'ONU pour le référendum au Sahara occidental (Minurso), rapporte l'APS. Selon le centre d'actualités de l'Organisation des nations unies (ONU), le texte prorogera d'un an le mandat de la Minurso sans pour autant le modifier.

De ce fait, ce mandat ne sera pas élargi à la surveillance des droits de l'homme, comme le revendiquent les Sahraouis. Le projet de résolution encourage le Maroc et le Front Polisario à négocier «de manière plus intensive» une solution au conflit du Sahara occidental. Les deux camps sont exhortés par le Conseil de sécurité à «s'engager dans une phase de négociations plus intensive et plus substantielle» sans «condition préalable et de bonne foi» en vue «de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui assurerait l'autodétermination de la population du Sahara occidental».

Dans son dernier rapport sur ce dossier, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé les deux parties à «redoubler d'efforts pour négocier une solution politique», mais a constaté le «manque de progrès» des discussions. Dans ce contexte, le coordonnateur sahraoui avec la Minurso, M'hamed Khadad, a exprimé récemment les préoccupations de la partie sahraouie «au cas où l'ONU n'arrive pas à remplir son engagemens d'organiser un référendum sous la pression du régime marocain», réitérant l'appel du Front Polisario à élargir le mandat de la Minurso au contrôle et à la protection des droits de l'homme au Sahara occidental.

Appels désespérés des ONG

Pour leur part, des organisations non gouvernementales (ONG) réitèrent leurs appels au Conseil de sécurité pour l'élargissement du mandat de la Minurso à la protection des droits de l'homme. Ainsi, la présidente du centre Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l'homme, Kerry Kennedy, a renouvelé son appel au Conseil de sécurité à élargir le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Dans un rapport rendu public il y a quelques jours, Mme Kennedy a affirmé que «les autorités d'occupation marocaines continuent de commettre de graves violations des droits de l'homme contre le peuple sahraoui dans les territoires occupés». Et de déplorer «l'absence dans le mandat de la Minurso d'un mécanisme de surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental».

En conséquence, Mme Kennedy exhorte à nouveau l'ONU à «concrétiser cette démarche», précisant qu'il s'agit de la seule mission onusienne de maintien de la paix qui n'inclut pas un tel mécanisme. Dans le rapport, il est fait état de près de 90 cas de violations des droits de l'homme, notamment «des arrestations arbitraires, la violation du droit à la liberté de rassemblement et de circulation pratiquées contre les Sahraouis dans les territoires occupés».

De son côté, l'Association française d'amitié et de solidarité avec les peuples d'Afrique (Afaspa) a saisi le président français, François Hollande, sur les «graves violations» des droits de l'homme perpétrées par les forces marocaines contre les Sahraouis. Le président français a été informé des «dernières exactions perpétrées par des forces de police marocaines qui ont fait usage de la force, sans retenue, sur la population sahraouie qui exprimait son droit à l'autodétermination dans des manifestations pacifiques» par une lettre de Jean-Paul Escoffier, président de l'Afaspa.

Dans cette lettre, M. Escoffier évoque «les scènes de violences qui ont eu lieu mardi 14 avril 2015 dans la ville occupée d'El Ayoun, ainsi que celles dont a été le théâtre la ville de Smara, vendredi 17 avril». Ces incidents «se sont déroulés alors même qu'une délégation du Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU enquêtait au Sahara occidental sur la situation du respect des droits de l'homme dans les territoires occupés». Rappelant que le Conseil de sécurité de l'ONU abordera le renouvellement du mandat de la Minurso, l'Afaspa a estimé «impératif» que cette mission «soit dotée d'un mandat de surveillance des droits de l'homme».

Et «depuis avril 2014, les autorités marocaines ont empêché l'entrée dans ce territoire non autonome à une soixantaine d'Européens de diverses nationalités, dont des observateurs, des élus, des journalistes et des réalisateurs de documentaires», a ajouté l'association. L'Afaspa a relevé en la circonstance «l'enlèvement de six étrangers pour être conduits à Agadir à bord de véhicules banalisés par des individus en civil», citant précisément le cas de sa propre secrétaire générale, Mme Michèle Decaster, enlevée en août 2014.

Dix-sept ONG françaises ont interpellé le président François Hollande pour que la France «s'engage afin que soit incluse la surveillance du respect des droits de l'homme au Sahara occidental dans le mandat de la Minurso, à l'instar des autres missions onusiennes de maintien de la paix dans le monde».

Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc. Le Front Polisario réclame l'indépendance du territoire à travers un référendum d'autodétermination, alors que le Maroc offre une autonomie sous sa souveraineté. La Minurso est la seule mission de maintien de la paix n'incluant pas de mécanisme de surveillance des droits de l'homme. Comme il n'existe aucun mécanisme international contre les violations des droits humains au Sahara occidental. Sous son mandat actuel, qui arrive à échéance le 30 avril prochain, la Minurso est essentiellement chargée de surveiller un cessez-le-feu conclu en 1991.

[Source: Par Amnay Idir, El Watan, Alger, 28avr15]

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