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02avr15


Le Maroc fait l'objet de pressions pour la reprise des négociations avec le Front Polisario


Le Maroc fait l'objet de pressions de la part de ses pays amis pour la levée des réserves sur la reprise des négociations (avec le Front Polisario), a indiqué à Tifariti, le président de l'Assemblée nationale sahraouie, Khatri Adduh, qui a exhorté les Nations unies à assumer leurs responsabilités quant à l'accélération du processus de décolonisation du Sahara occidental.

«Le Maroc fait l'objet de pressions de la part de ses pays amis pour la levée de ses réserves sur la reprise des négociations. Ils lui ont expliqué que son inflexibilité et sa position négative conduirait à une réaction de l'Onu qui le pointerait du doigt comme un facteur bloquant dans la poursuite du processus comme ils l'ont fait en 2006», a précisé le responsable sahraoui dans une déclaration à la presse en marge des manœuvres militaires organisées par l'Armée de libération sahraouie.

M. Adduh a estimé que «depuis deux mois, le Maroc semble avoir levé ses réserves sur une éventuelle reprise des négociations y compris les contacts directs avec la partie sahraouie.

L'Envoyé personnel du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross s'est déplacé dans la région pour consulter les deux parties sur un probable round de négociations directes en mai prochain, sous la houlette de l'Onu».

La même source a rappelé que «les négociations, qui sont une partie de la lutte pour l'indépendance, se sont arrêtées depuis avril 2012 suite à la proposition marocaine qui suggérait l'autonomie comme base du dialogue». Il a relevé, à ce propos, que la proposition du Maroc était «inacceptable pour les Sahraouis, Etat et peuple». Il a annoncé, à ce titre, que les autorités sahraouies «ne sont pas contre le principe de rencontrer la partie marocaine en vue d'une solution qui garantira le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Mais je pense que nous devons prendre en considération les choses concrètes lors de ces rencontres» pour faire avancer les négociations.

M. Adduh, qui est aussi chef de la délégation sahraouie aux négociations, a souligné que le gouvernement de son pays «n'a aucune condition préalable», ajoutant qu'il «attendait, par contre, à avoir des garanties de la part du Conseil de Sécurité de l'Onu qui s'apprête à discuter de la question sahraouie à la lumière du rapport de Ross qui sera rendu public le 11 avril prochain».

«Nous insistons sur la responsabilité de l'Onu quant à l'accélération de la mise en œuvre de la décolonisation du Sahara occidental tel que décrété par ses propres instances», a affirmé le dirigeant sahraoui.

Ce dernier, qui a rappelé que «douze rounds de négociations ont eu lieu entre 2007 et 2012», a souligné que «sur le plan international, la communauté internationale se rend compte, progressivement, du refus du Maroc à appliquer les résolutions internationales et sa mauvaise foi».

Pour M. Adduh, «cela le conduirait à son isolement et ses propres amis ne trouveront pas le motif adéquat pour lui assurer de leur soutien continu. Pour nous, cela constitue une avancée positive dans la question sahraouie».

Il a évoqué, en outre, «la pression de l'opinion publique sahraouie qui a supporté durant tout ce temps gâché, marqué par les violences dont il est l'objet dans les territoires occupés et l'exploitation et la prédation de ses richesses par le pays colonisateur».

Pour ce qui est des répercussions de cette situation sur la région, le président de l'Assemblée sahraouie soutient que «la poursuite de ce problème finira par menacer la paix et la stabilité de la région déjà objet de troubles et de conflits, que ce soit au Sahel ou en Libye. Cela devrait pousser vers le règlement de la question sahraouie».

S'agissant des positions des pays membres du Conseil de sécurité de l'Onu, le même responsable a qualifié la position russe de «positive» pour la cause sahraouie.

«La Russie avec son poids politique et sa position de pays membre du Conseil de sécurité avec son droit de veto a annoncé son soutien à la question sahraouie.

C'est un plus dans le combat que nous menons et on espère que cette nouvelle position russe aura de l'influence dans les débats sur le dossier à l'Onu au mois d'avril prochain», s'est félicité M. Adduh. «C'est un bon signe que nous espérons conduirait à la reconnaissance par Moscou de la RASD», déclare-t-il, en affirmant que «le combat du peuple sahraoui, qui trouve de échos positifs sur la scène internationale, vise à obtenir plus tard -quand le contexte sera positif- un statut de pays membre à part entière au sein de l'Onu».

M. Adduh a conclu en déclarant que le mois d'avril «constituait une halte importante» pour le combat du Sahara Occidental pour son autodétermination.

[Source: El Moudjahid, Alger, 02avr15]

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