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22fév15
Nouvelle impulsion au processus de décolonisation
Chaque visite de Christopher Ross, envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, suscite de l'espoir pour qu'enfin, conformément à la légalité internationale, le plus « vieil otage » du colonialisme en Afrique soit libéré. Hier, le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ont reçu, tour à tour, en audience ce diplomate onusien qui effectue une visite en Algérie dans le cadre d'une tournée dans la région.
Après le Maroc et le Sahara occidental (les deux seuls protagonistes de cette question) où l'envoyé spécial onusien a eu des entretiens au plus haut niveau, Christopher Ross est venu à Alger.
Une halte nécessaire pour ce diplomate dans ce pays qui vient de mener d'une main de maître le dialogue inter-malien prouvant par-là la capacité d'Alger d'agir diplomatiquement pour faire asseoir autour de la même table de négociations les parties en conflit sans aucune ingérence, qu'elle soit la sienne ou de tout autre force.
Le processus du règlement de cette question du Sahara occidental est, on s'en doute, lent et laborieux d'autant plus que le Maroc, non seulement, s'entête contre la logique de l'histoire de la décolonisation, en Afrique et dans le monde, dans ses visées expansionnistes mais torpille tout processus visant à régler pacifiquement et dans l'intérêt des deux peuples, sahraoui et marocain, ce déni d'appropriation d'un territoire et d'expropriation de ses richesses.
A l'arrivée de l'envoyé onusien aux camps de réfugiés sahraouis, le coordonnateur sahraoui avec la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO), a exprimé "l'espoir du Front Polisario que cette visite permette d'impulser une nouvelle dynamique en vue du parachèvement du processus de décolonisation du Sahara occidental et mette fin aux atermoiements du Royaume du Maroc qui cherche à gagner du temps et à imposer le fait accompli colonial".
Il faut, d'ailleurs, replacer dans un cadre de brouillage des cartes politiques (au moment même où l'ONU tient ouvert le dossier du Sahara occidental considéré, dans les textes onusiens, comme un « territoire non autonome » ) la manœuvre du Maroc de présenter Dakhla, une ville sahraouie, comme une ville appartenant au royaume et programmée pour abriter, en mars prochain, la session annuelle 2015 du forum de Crans-Montana.
Un lieu au centre d'un processus de décolonisation et dont de nombreuses organisations régionales et personnalités politiques ont décrié la tenue de cet événement dans une ville présentée, contre l'avis onusien, comme une ville marocaine. Le fait colonial est hélas une pratique et une triste réalité pour ce peuple à qui on déni le droit à l'émancipation.
Torture, emprisonnement extra judiciaire, violence… la machine répressive coloniale, hier utilisée par l'Occident en Afrique, est, aujourd'hui, utilisée avec le même aveuglement par le makhzen. « La partie sahraouie a fait part de ses profondes préoccupations au sujet des violations des droits de l'homme par le gouvernement marocain au Sahara occidental, en dépit de la présence de l'ONU qui détient les mécanismes politiques, légaux et des droits de l'homme», a déclaré Mohamed Abdelaziz à l'issue de son entretien avec Christopher Ross.
La Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) pourrait être cet observateur impartial et cette barrière protectrice des populations sahraouies qui subissent régulièrement les actes de l'appareil répressif marocain.
Encore une fois, le centre F. Robert Kennedy pour la justice et droits de l'homme a tiré la sonnette d'alarme sur ces violations à répétitions des droits de l'hommes en rendant public, jeudi dernier, un rapport sur cette triste réalité au Sahara occidental durant la période allant de mars à décembre 2014.
"Les rapports de torture en détention, la négligence médicale envers les prisonniers, explosions de mines terrestres non surveillées, la dispersion forcée des manifestations pacifiques et les contraintes relatives à l'entrée et au voyage dans la région ne peuvent passés sous silence"écrit Mme Kerry Kennedy, présidente de la F. Robert Kennedy Center pour la justice et droits de l'homme dans ce rapport en espérant que l'ONU qui examinera le renouvellement du mandat de la MINURSO en avril prochain, élargira ses prérogatives à la surveillance et la protection des droits de l'homme, à l'instar et des autres missions de maintien de la paix dans le monde.
[Source: Par Mohamed Koursi, El Moudjahid, Alger, 22fév15]
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