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06mar14
Washington cherche une solution pour effrayer Poutine
Les autorités américaines pourraient adopter des sanctions contre des banques russes selon le modèle iranien, écrit jeudi le quotidien RBC Daily.
A terme Washington serait même prêt à revoir sa politique énergétique et annuler sa propre interdiction d'exporter des hydrocarbures pour diminuer la dépendance de l'Europe envers la Russie. D'ailleurs, les menaces américaines n'inquiètent ni les économistes ni les exportateurs russes.
The Financial Times a annoncé, en se référant à des sources de l'administration Obama, que des sanctions seraient adoptées contre des institutions financières russes pour faire pression sur Moscou si une opération militaire était lancée en Ukraine. En cas d'approbation de cette initiative, les banques frappées par ces sanctions seraient privées d'accès aux systèmes de paiement contrôlés par les USA et ne pourront plus réaliser d'opérations en dollars.
Le marché russe a très calmement réagi à cette annonce car la réponse avait déjà été donnée par le président Vladimir Poutine : il a déclaré mardi que la Russie pouvait employer des troupes militaires en Ukraine mais n'en voyait pas l'utilité.
Selon un expert proche des banques publiques, il est impossible d'adopter contre la Russie des sanctions selon le modèle iranien. "On ne peut pas interdire les opérations bancaires aux banques russes sans interdire les exportations, comme dans le cas de l'Iran. Or nos échanges commerciaux s'élèvent à 500 millions de dollars", dit-il.
Les députés russes ont qualifié ces menaces de "tentative de chantage" et "d'arme à double tranchant" mais le Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) a tout de même commencé à élaborer des mesures au cas où elles seraient adoptées. A l'heure actuelle, les juristes se penchent sur l'éventuelle confiscation des actifs et comptes des compagnies étrangères, y compris privées, a déclaré Andreï Klichas, chef de la commission sur la législation constitutionnelle au Conseil de la Fédération.
Les événements en Ukraine pourraient également accélérer les changements dans la politique énergétique des Etats-Unis. L'annulation de l'interdiction des exportations de gaz des USA, proposée par le chef de file républicain John Boehner afin de "résister à l'agression de la Russie", ne peut pas être considérée comme une sanction contre le Kremlin mais elle est appelée à réduire, à terme, la dépendance de l'Europe envers les fournitures d'hydrocarbures russes.
L'apparition de gaz américain en Europe pourrait faire baisser les prix de 10 à 15%, prédit Mikhaïl Kortchemkine, directeur d'East European Gas Analysis. Mais l'Amérique ne dispose pas de grandes quantités de gaz et seulement d'une usine de production du gaz naturel liquéfié en Alaska, qui fournit du GNL au Japon. Les nouveaux terminaux seront construits dans quelques années. "A moyen terme, il serait plus logique pour l'Europe de remplacer le gaz par le charbon, notamment russe", fait remarquer l'expert.
Les pays occidentaux sont limités dans leurs capacités à influer sur la Russie via des sanctions commerciales car les normes de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) l'empêchent.
Les nouvelles sanctions, selon le règlement de l'OMC, ne sont possibles qu'en temps de guerre et sur décision de l'Onu. La présence d'une menace réelle à la sécurité nationale d'un Etat pourrait également justifier l'adoption de sanctions. Mais il doit s'agir de l'Etat qui adopte ces mesures. L'Europe avait adopté des sanctions contre l'URSS en 1980-1981 suite à l'envoi de troupes en Afghanistan. "Des restrictions étaient en vigueur sur les exportations et les exportations de leurs marchandises en URSS. Aujourd'hui c'est impossible car la Russie fait partie de l'OMC", explique Maxime Medvedkov du ministère russe du Développement économique.
[Source: Ria Novosti, Moscou, 06mar14]
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