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11mar14
La population européenne plus indulgente que ses dirigeants
Des sondages menés dans les pays de l'UE au sujet de la crise ukrainienne et des sanctions éventuelles contre la Russie montrent que la population est moins catégorique que les hommes politiques. L'idée de sanctions économiques contre la Russie n'est pas soutenue par les masses et les partisans d'une ingérence militaire de l'Occident en Ukraine sont très minoritaires, écrit mardi 11 mars le quotidien Kommersant.
Les résultats les plus inattendus sont ceux du site de la revue berlinoise Der Tagesspiegel. Selon un sondage d'hier, sur près de 12 000 participants 80% voient un "double discours dans la critique de l'Occident et la protection par la Russie de ses intérêts légitimes". Seulement 4% se sont prononcés en faveur d'une "intervention militaire du côté de l'Ukraine" et autant "pour l'exclusion de la Russie du G8". Les "solutions diplomatiques" ont été soutenues par 12% des personnes interrogées.
Les experts ne sont pas convaincus que les résultats du sondage reflètent totalement les mœurs de l'opinion publique allemande. "Un sondage sur un site internet a peu à voir avec un sondage classique. Ceux qui y répondent ne peuvent pas être considérés comme un public représentatif", explique Andreï Milekhine, président du centre Romir.
Les "sondages classiques" réalisés dans les pays européens montrent qu'un grand nombre d'habitants sont prêts à soutenir l'adoption de sanctions contre la Russie, mais les partisans d'une intervention militaire de l'Occident dans le conflit sont très minoritaires. 50% des personnes interrogées dans le cadre du sondage réalisé au Royaume-Uni par la société YouGOv à la demande du Sunday Times pensent que la crise ukrainienne concerne également Londres, et pas uniquement Kiev et Moscou. Ces mêmes 50% ont déclaré qu'ils soutenaient plutôt le nouveau gouvernement ukrainien, 34% ne soutiennent aucune des parties et seulement 3% sont plutôt du côté de la Russie. 42% des personnes interrogées se sont prononcées pour des sanctions économiques contre Moscou. En ce qui concerne l'ingérence militaire de l'Occident, l'enthousiasme est bien plus modéré. L'idée d'accorder une aide militaire à Kiev a été soutenue par seulement 15% des personnes interrogées et 11% pour l'envoi des troupes en Russie.
Un autre sondage, mené en Allemagne par l'institut Infratest Dimap à la demande de la chaîne ARD, a donné des résultats similaires : seulement 12% des Allemands soutiennent l'idée d'accorder une aide militaire à l'Ukraine. 62% seraient prêts à exercer une "pression politique" sur Moscou, et 38% prônent des sanctions économiques.
En ce qui concerne l'aide économique au profit de l'Ukraine, l'opinion européenne est divisée. Les Allemands sont les plus généreux - 72% des personnes interrogées sont prêtes à accorder une assistance financière à Kiev. Les Français et les Britanniques sont plus modestes. D'après l'institut Ifop, l'idée d'une aide financière de la part de Paris et de l'UE n'est soutenue que par 35% des Français. Les Britanniques ne sont que 32%. Il est à noter également que le soutien de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE a baissé significativement en France, passant de 68 à 33%.
[Source: Ria Novosti, Moscou, 11mar14]
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