Informations | ||
Derechos | Equipo Nizkor
|
05fév16
Ankara rate encore le coche
Le refus de la Turquie d'accueillir une mission d'observation russe a définitivement compromis la confiance entre les deux pays, estiment des politologues turcs, signalant que Recep Tayyip Erdoan a manqué une belle occasion - sans doute l'ultime - de normaliser les relations russo-turques.
Ayant violé le Traité Ciel ouvert, la Turquie a manqué l'occasion de rétablir ses relations avec la Russie, au plus mal suite à la destruction d'un bombardier russe par un chasseur turc dans le ciel syrien en novembre dernier, ont estimé des politologues turcs à l'occasion d'un entretien avec Sputnik.
"Le refus de la Turquie d'honorer ses engagements dans le cadre du Traité donne à Moscou le droit de rendre la pareille à Ankara. D'autre part, la Turquie a manqué une occasion de normaliser ses relations avec la Russie, car l'autorisation de ce vol par Ankara aurait constitué une petite avancée dans la direction d'une amélioration des rapports bilatéraux", a déclaré le politologue turc Haldun Solmaztürk.
Le général de brigade à la retraite Ali Er, ancien membre de l'état-major des forces armées turques, partage ce point de vue.
"Cette démarche témoigne d'une érosion définitive de la confiance entre la Russie et la Turquie, phénomène qui aurait pu être évité si Ankara avait donné le "feu vert" à ce vol d'observation", a indiqué le général.
Prévu entre 1er et 5 février dans l'espace aérien turc conformément au Traité international Ciel ouvert, le vol, qui devait être effectué par un avion Antonov An-30b, a été interdit par Ankara. Ce refus a créé un dangereux précédent car il n'avait été accompagné d'aucune déclaration préalable au sujet des conditions ou des restrictions visant les vols de ce genre.
Après l'arrivée de la délégation russe en Turquie et la déclaration de l'itinéraire envisagé, le commandement turc a interdit le vol, invoquant une directive du ministère turc des Affaires étrangères.
Selon la réponse de la diplomatie turque à la demande d'expliquer l'interdiction du vol d'observation russe, Ankara a jugé impossible de coordonner l'itinéraire.
Le Traité Ciel ouvert a été conclu en 1992. Il comprend la participation de 34 États. Les vols d'observation sont effectués en Russie, aux États-Unis, au Canada et en Europe. Le traité vise à renforcer l'ouverture et la transparence dans le domaine militaire ainsi que la gestion des situations de crise dans le cadre de l'OSCE et d'autres organisations internationales.
[Source: Sputnik News, Moscou, 05fév16]
This document has been published on 08Feb16 by the Equipo Nizkor and Derechos Human Rights. In accordance with Title 17 U.S.C. Section 107, this material is distributed without profit to those who have expressed a prior interest in receiving the included information for research and educational purposes. |