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21avr14
Moscou accuse l'Otan de "zombifier la jeunesse russe"
Le Bureau d'information de l'Otan à Moscou est suspecté "d'entrave à la sécurité nationale de la Russie" par les députés russes du Front populaire panrusse, écrit lundi le quotidien Izvestia.
Le leader du parti Patrie Alexeï Jouravlev estime pour sa part que le bureau de l'Otan est en train de créer une "cinquième colonne" parmi les jeunes intellectuels russes et demande au directeur du FSB Alexandre Bortnikov et au ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov d'enquêter sur l'activité de ce bureau pour déterminer si elle est conforme aux dispositions de l'Acte fondateur Otan-Russie.
Le Bureau d'information de l'Otan à Moscou fonctionne auprès de l'ambassade de Belgique depuis l'automne 2000. D'après le site de l'organisation, ses fonctions consistent à diffuser les informations officielles de l'Alliance auprès du grand public russe, notamment les médias, les organismes publics, l'armée, les ONG, les établissements scolaires et de recherche. Ce bureau accorde un soutien financier aux projets pour l'échange d'informations sur la sécurité européenne et mondiale, le rôle joué par l'Otan et la coopération Otan-Russie. Au siège de l'Alliance à Bruxelles il organise des visites pour les Russes et en Russie, il met en place des visites des établissements de l'Otan et des excursions pour les représentants de l'Otan en Russie. Le bureau fournit des informations sur les programmes éducatifs et scientifiques de l'Otan aux organisations russes et aux prétendants aux bourses de l'Otan en Russie. Le site internet n'explique pas ce que le bureau fait concrètement.
Dans ses déclarations adressées au directeur du FSB Alexandre Bortnikov et au ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, Alexeï Jouravlev indique que le Bureau d'information de l'Otan coopère activement avec de nombreuses grandes universités russes, des instituts de l'Académie des sciences de Russie, ainsi que certaines ONG et associations publiques aussi bien à Moscou que dans d'autres régions russes.
"En évoquant les risques mondiaux et les défis de l'époque qui pèsent sur nos pays, les conférenciers de l'Otan justifient les doubles-standards appliqués dans la politique internationale et "zombifient" littéralement la jeunesse russe en formant, dans le pays, une cinquième colonne", annonce le communiqué. Comme l'activité du Bureau d'information de l'Otan est parfois confidentielle et pourrait représenter une menace à la sécurité nationale de la Russie, Alexeï Jouravlev demande aux chefs du ministère russe des Affaires étrangères (MAE) et au FSB (ex-KGB) de vérifier sa conformité avec les dispositions de l'Acte fondateur Otan-Russie.
Alexandre Mikhaïlov, ex-chef du service d'information gouvernemental, estime que les craintes du député ne sont pas infondées mais il ne pense pas que des vérifications permettront de découvrir quelque chose de substantiel.
Tatiana Parkhalina, ancienne directrice du Centre de sécurité européen (organisation dissoute après ne pas avoir souhaité s'enregistrer en tant qu'"agent étranger"), indique que le Bureau d'information de l'Otan n'a jamais été initiateur de projets communs.
"Des universités et des institutions russes ont toujours été à l'origine des projets avec le Bureau d'information de l'Otan, pas le bureau lui-même. Et il n'y avait aucune propagande. Le bureau accordait des bourses pour des conférences où l'Otan se faisait tout simplement massacrer", souligne-t-elle.
[Source: Ria Novosti, Moscou, 21avr14]
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