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24nov15
La justice malienne confirme les complicités
L'attentat a été revendiqué dès le 20 novembre par le groupe djihadiste de Mokhtar Belmokhtar, Al Mourabitoune, avec la «participation» d'Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI).
La justice malienne a déclaré, hier, que les auteurs de la prise d'otages de vendredi dernier à l'hôtel Radisson Blu, à Bamako, ont bénéficié de l'aide de complices, toujours recherchés, a rapporté l'AFP. Alors que des experts français et de l'ONU appuyaient les enquêteurs maliens dans leurs investigations sur cette attaque, laquelle a fait 19 morts, dont au moins 14 étrangers, selon le bilan du gouvernement malien, la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) ayant évoqué «22 personnes tuées, dont deux assaillants».
Sur le terrain, «l'enquête avance». Procureur du pôle juridique spécialisé dans la lutte contre le terrorisme à Bamako qui dirige les investigations, Boubacar Sidiki Samaké a indiqué que «ce qui est évident, c'est qu'ils ont bénéficié de complicités pour venir à l'hôtel Radisson Blu et qu'ils ont bénéficié de complicités pour commettre le forfait».
Dans le hall de l'hôtel, les enquêteurs ont mis la main sur une valise contenant des grenades et appartenant aux assaillants, a relevé le même responsable. Selon lui, «des perquisitions et fouilles domiciliaires ont été effectuées à Bamako». Des spécialistes français en criminalité sont arrivés pour aider à l'identification des corps.
La Minusma participe également à l'enquête. Le Radisson Blu a été attaqué le 20 novembre au matin, par des hommes armés qui y ont retenu environ 150 clients et employés. Les forces maliennes, appuyées par les forces spéciales françaises et par des agents des Etats-Unis et de la Minusma, sont intervenues et ont «exfiltré» 133 personnes, selon le ministère de la Sécurité.
«Plusieurs pistes»
D'après des sources policières et de sécurité maliennes, l'enquête s'oriente vers «plusieurs pistes», sans certitude sur le nombre et la nationalité des auteurs de l'attaque, dont deux groupes djihadistes distincts s'attribuent la responsabilité. La prise d'otages a été revendiquée dès le 20 novembre par le groupe djihadiste de Mokhtar Belmokhtar, Al Mourabitoune, «avec la participation» d'Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI). Al Mourabitoune a affirmé, dimanche, que les assaillants étaient uniquement au nombre de deux et laissé entendre qu'ils étaient maliens.
Un groupe djihadiste du centre du Mali, le Front de libération du Macina (FLM), a revendiqué à son tour, dimanche, l'attentat, dans un communiqué. Il a été exécuté «avec la collaboration de Ansar Dine», groupe djihadiste de l'ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly, et perpétré par un commando de cinq membres dont «trois sont sortis sains et saufs» de l'attaque, d'après ce communiqué. Selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, Mokhtar Belmokhtar, recherché et plusieurs fois donné pour mort, est toujours vivant. «Il circule», a-t-il dit dimanche au sujet de ce djihadiste réputé séjourner en Libye.
Au Mali, «tous les djihadistes ont pour colonne vertébrale Mokhtar Belmokhtar. Iyad (Ag Ghaly) est le coordinateur au Mali. Selon la mission (qui leur est assignée), un nom de groupe est utilisé mais les acteurs restent sensiblement les mêmes», a affirmé hier une source au sein du renseignement malien. D'après elle, les deux assaillants tués n'étaient «pas seuls», c'étaient «bien des étrangers» à la peau noire, de nationalité indéterminée. «Trois à quatre complices» locaux les auraient aidés à se fondre dans la population avant de passer à l'acte.
[Source: Par R. L., El Watan, Alger, 24nov15]
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