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11sep14
Le Parlement libyen réfugié sur un bateau
En temps normal, l'Elyros, un paquebot grec de 200 mètres de long, transporte voitures et passagers entre la Grèce et l'Italie. Il est, depuis quelques jours, le dernier refuge des membres du Parlement libyen, isolé dans la ville frontière de Tobrouk, rapporte le Guardian .
Cette ville de l'Est du pays accueille ce qui reste d'institutions dans une Libye où les conflits sont nombreux et imbriqués en différentes strates. Deux des plus grandes villes du pays, Tripoli et Benghazi, sont aux mains des islamistes. Des éléments encore plus radicaux contrôlent la ville de Derna, située non-loin de Tobrouk. Le Sud, vaste marché d'armes, et la ville de Misrata, se comportent de manière autonome. En parallèle, le général Khalifa Haftar, ancien compagnon de route de Kadhafi, a entrepris une guerre contre les islamistes. Le tout sous les yeux de puissances étrangères, le Qatar et les Émirats arabes unis, notamment. Le premier étant suspecté d'aider les islamistes, tandis que les seconds apporteraient leur aide au général Haftar.
L'Assemblée, rejetée dans un petit port, est contestée dans sa légitimité par les islamistes. Ces derniers ont rappelé à Tripoli l'Assemblée précédente, élue en 2012, dans laquelle ils étaient majoritaires. Les nouveaux maîtres de la capitale ont également désigné un nouveau gouvernement, non reconnu par la communauté internationale.
Le port de Tobrouk est l'un des derniers lieux de souveraineté pour les institutions libyennes légitimes et reconnues par la communauté internationale. On y trouve notamment un hôtel, dont la salle de conférence sert de lieu de réunion pour les membres de l'Assemblée. Et en face l'Elyros, qui regroupe les familles des parlementaires. La ligne de front, cependant, n'est pas loin, et commence immédiatement après l'aéroport. de la ville.
Auprès du Guardian, un notable de Tobrouk témoigne: «Nous n'avons eu que trois jours pour tout préparer à Tobrouk [avant l'arrivée du Parlement]. S'il n'y avait pas ce navire, où iraient-ils?» Le personnel de bord n'est pas non plus habitué à cette situation «inhabituelle». «Les Libyens sont très polis, raconte un membre de l'équipage. Nous sommes là une semaine, mais nous allons peut-être rester des mois, nous ne savons pas!»
[Source: Le Figaro, Paris, 11sep14]
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