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31juil13
Ashton échoue à réconcilier les Egyptiens
La confrontation entre les partisans du président islamiste renversé Mohamed Morsi et le gouvernement de transition égyptien a atteint un stade critique, écrit mercredi 31 juillet le quotidien Kommersant.
Les tentatives des autorités de réprimer les manifestations, entraînant de nombreuses victimes, donnent l'effet inverse. L'Alliance anti-coup d'Etat qui rassemble les principaux partis islamistes a annoncé une "Marche des millions". L'UE cherche également une solution à la crise. La haute représentante de l'Union pour les Affaires étrangères Catherine Ashton s'est rendue au Caire pour rencontrer le président déchu. Cependant, les gestes de Bruxelles ne font que renforcer la détermination des islamistes à faire revenir Mohamed Morsi au gouvernement.
La violente répression de la manifestation des partisans du président déchu qui a dégénéré en massacre au Caire a provoqué une nouvelle vague, plus puissante, de protestations. "Nous ne partirons nulle part. La protestation ne fera que croitre", a mis en garde hier Gehad al-Haddad, porte-parole des Frères musulmans.
Les manifestations antigouvernementales sont organisées par l'Alliance anti-coup d'Etat, dont font partie toutes les principales organisations islamistes d'Egypte. Dans son communiqué, l'Alliance a appelé à manifester pour une durée indéterminée. La plus grande manifestation, la Marche des millions, était prévue pour mardi soir au Caire. "Nous appelons à organiser une marche sous le slogan "Les martyrs du coup d'Etat". Venez sur la place pour reprendre votre dignité et votre liberté qui vous ont été prises par le coup d'Etat sanglant", a déclaré l'Alliance à ses partisans.
En choisissant l'itinéraire de la marche, les dirigeants de l'Alliance ont lancé un nouveau défi au gouvernement de transition: ils ont sciemment choisi comme destination finale de la marche le siège du ministère de la Défense et de l'Intérieur dans le centre-ville. La veille, les autorités ont mis en garde les manifestants contre un nouveau massacre. Des hélicoptères ont distribué des tracts appelant à renoncer à la marche et à ne pas s'approcher des sites et des unités militaires. Toutefois, cela n'a pas empêché les nouvelles autorités de poursuivre les arrestations des leaders de l'Alliance anti-coup d'Etat. Le chef du parti islamiste modéré Wasat Aboul-Ela Madi et son adjoint Essam Sultan ont été interpelés à la veille de la marche.
Dans une situation où aucune partie n'a l'intention de céder, l'UE a rejoint le processus de règlement de la crise. La haute représentante de l'Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité Catherine Ashton s'est rendue au Caire pour la seconde fois depuis le coup d'Etat du 3 juillet. Elle a rencontré le président par intérim Adli Mansour, le vice-président Mohamed El Baradei et le général Abdel Fattah al-Sissi - ministre de la Défense, vice-premier ministre et organisateur du coup d'Etat. Ashton a expliqué le but de sa mission : Bruxelles prône un "règlement à part entière qui prévoirait la participation des Frères musulmans".
L'émissaire de l'UE a également rencontré les dirigeants des Frères musulmans et de l'Alliance anti-coup d'Etat. Le clou de sa visite était l'entretien secret avec Mohamed Morsi, dont la localisation est inconnue. Dans la nuit de lundi à mardi, l'hélicoptère d'Ashton a quitté le Caire (confirmant ainsi que Morsi se trouve en dehors de la capitale). Le contenu de l'entretien n'a pas non plus été révélé, il a été uniquement annoncé qu'il avait duré deux heures.
Bien qu'Ashton soit la première représentante étrangère à avoir réussi à rencontrer Morsi, il est trop tôt pour parler de succès de la mission médiatrice de Bruxelles. Les Frères musulmans ont laissé entendre que la condition clé de leur participation au processus de paix était le retour de Morsi au poste présidentiel. De plus, les gestes de compassion de l'UE rendent les islamistes plus sûrs de leurs faits et renforcent leur détermination à poursuivre le combat.
[Source: Ria Novosti, Moscou, 31juil13]
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