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05juil13


Les USA tentent de calmer l'Europe après les révélations de Snowden


Les autorités américaines tentent de minimiser les répercussions des révélations d'Edward Snowden faisant état d'une surveillance des diplomates étrangers par les services secrets des Etats-Unis. Au cours d'un entretien téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel, le président américain Barack Obama a consenti à organiser une réunion d'urgence des structures de force des deux pays. Washington pourrait également prendre en considération l'exigence française d'adopter une charte interdisant les pays alliés de se surveiller mutuellement. Malgré tout ce scandale n'aura aucune influence sur les relations économiques des alliés : l'UE considère toujours la création d'une zone transatlantique de libre-échange comme une de ses priorités, écrit vendredi le quotidien Kommersant.

"Le président Obama a assuré la chancelière Merkel que les Etats-Unis prenaient au sérieux la préoccupation de leurs alliés européens", a annoncé hier la Maison blanche suite aux négociations entre les leaders américain et allemand. Les autorités américaines ont consenti à expliquer en détail au gouvernement allemand les raisons de cette surveillance et un groupe de dirigeants des structures de force allemandes se rendra prochainement à Washington à ces fins. De plus, des représentants de l'administration Obama discuteront lundi de la situation actuelle avec des fonctionnaires de l'UE, à l'initiative du procureur général américain Eric Holder.

Ce scandale retentissant a suivi la publication par Der Spiegel d'un article sur les méthodes d'obtention des renseignements par l'agence américaine NSA. Se référant à un document volé par Edward Snowden, les journalistes ont raconté que Washington avait mis sur écoute 38 ambassades et missions diplomatiques étrangères. Cette surveillance concernait les alliés des Etats-Unis au sein de l'OTAN et de l'UE aussi bien que les diplomates des pays d'Asie et d'Amérique latine.

Hier, les dirigeants de l'UE se sont réunis à Bruxelles pour une séance extraordinaire consacrée au scandale des écoutes. La rencontre s'est déroulée à huis clos mais l'on sait qu'elle s'est soldée par un grand nombre de commentaires peu flatteurs pour les Etats-Unis.

Les hommes politiques ne cachent même pas leur irritation. Selon Christian Lindner, vice-président du Parti libéral-démocrate, les Etats-Unis tentent de tromper tout le monde en disant que leur espionnage sert à combattre le terrorisme. "Les missions de l'UE ne font évidemment pas partie des bastions islamistes", a-t-il souligné, appelant à suspendre temporairement l'échange de renseignements avec les Américains. Le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls s'est quant à lui prononcé pour l'élaboration d'un document visant à interdire aux pays amis de s'espionner.

Vexée, l'UE doute cependant que ce scandale nuise à ses relations avec les Américains. Les experts ont bien souligné que les informations sur l'écoute des diplomates pourraient compliquer la création d'une zone de libre-échange entre les Etats-Unis et l'UE. Mais la signature de cet accord devrait élever les volumes d'échanges bilatéraux de plus de 120 milliards de dollars, augmentant la croissance du PIB américain de 0,3% et de 0,7% pour l'Europe. Angela Merkel a donc indiqué au cours de son entretien avec Obama que le progrès vers la formation de cette zone de libre-échange restait une "priorité absolue" pour l'UE.

[Source: Ria Novosti, Moscou, 05juil13]

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