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28juin16
Données personnelles de policiers mises en ligne sur internet
Les données personnelles de 112.000 policiers ont été mises en ligne durant environ deux semaines sur internet, via un fichier protégé par un mot de passe, a-t-on appris lundi de source judiciaire, un "incident inacceptable" pour le directeur général de la police nationale Jean-Marc Falcone.
Ces données — adresses, coordonnées et numéros de téléphone — appartiennent aux 112.000 adhérents de la mutuelle générale de la police (MGP), des policiers actifs ou retraités, ainsi que leurs proches.
Selon les premiers éléments de l'enquête, l'auteur de ce détournement de données est un employé d'un sous-traitant de la mutuelle, en conflit avec son employeur au sujet d'une prime non versée, a indiqué à l'AFP Gilbert Emery, procureur de la République de Limoges, confirmant une information de RTL.
Cette enquête a été déclenchée par une "plainte du président de la mutuelle déposée à Toulouse le 23 juin" et "vient à peine de démarrer", a indiqué M. Emery, précisant que le parquet de Toulouse s'était dessaisi de l'affaire au profit de celui de Limoges, où "l'employé supposé indélicat" a commis les faits.
Cette enquête a été ouverte pour "extraction et transmission frauduleuse de donnée issues d'une système de traitement automatisé" et sera confiée à la police de Limoges, qui pourrait bénéficier de l'aide de policiers spécialisés dans ce type de délits.
"Selon les premiers éléments du dossier, les informations privées des policiers ont été mises en ligne sur (le service de stockage de données, ndlr) Google Drive le 3 juin dernier, et ont été retirées dans la foulée de l'ouverture d'enquête. En tout et pour tout, les données auront été en ligne pendant un peu plus de quinze jours", a souligné le procureur de Limoges.
"Vraisemblablement le site où les données ont été stockées était moins sécurisé que le logiciel utilisé par la mutuelle, mais pour autant rien ne permet d'affirmer qu'un tiers aurait pu accéder aux données, qui par ailleurs étaient protégées par un mot de passe", a-t-il ajouté.
Pour le directeur général de la police nationale, Jean-Marc Falcone, il s'agit toutefois d'"un incident inacceptable". "Je demande à l'ensemble des institutions et organismes ayant en charge la gestion de données personnelles d'agents de la police nationale de prendre toutes les mesures de sécurité nécessaires", a-t-il déclaré à l'AFP.
Cette affaire relance les inquiétudes sur la protection des données personnelles des policiers après le double assassinat d'un policier et de sa compagne le 13 juin à leur domicile à Magnanville (Yvelines) par un jihadiste se revendiquant de l'organisation Etat islamique (EI).
Quatre jours plus tard, le président de la République François Hollande avait promis des mesures pour "garantir l'anonymat" des policiers en dehors de leur service et "donc leur protection".
Le procureur de Limoges dit "comprendre l'émotion des policiers dans le contexte actuel, et surtout après les déclarations du président sur la nécessaire protection de leurs données". Mais "pour l'heure, dans cette affaire, n'est apparu aucun préjudice direct pour aucun des fonctionnaires concernés", a-t-il déclaré.
Dans un communiqué, la MGP estime que l'employé soupçonné d'être à l'origine de cette fuite a "agi au mépris de toutes les normes professionnelles et violé les règles de sécurité interne qui protègent nos données", "vraisemblablement poussé par des motivations personnelles et dans l'intention manifeste de nuire à la mutuelle et à ses adhérents."
"Des dispositions ont été prises pour accroître la sécurité des données", notamment pour "limiter les extractions des données des coordonnées des adhérents de la mutuelle, désormais assujetties à un contrôle renforcé", précise la mutuelle.
[Source: Sputnik News, Moscou, 28juin16]
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