Informations
Equipo Nizkor
        Bookshop | Donate
Derechos | Equipo Nizkor       

26mai13


L'opposition, bloquée par ses divisions, ne peut se prononcer sur Genève 2


Alors que Damas a annoncé son intention de participer à une conférence internationale de paix dite "Genève 2", l'opposition syrienne réunie depuis jeudi à Istanbul ne parvenait pas dimanche à surmonter ses divisions et à adopter une position claire sur ces négociations avec le régime du président Bachar al-Assad.

La situation est d'autant plus grave que les ministres français, américain et russe des Affaires étrangères doivent se réunir lundi soir à Paris pour discuter de la préparation de la conférence internationale et que les membres de l'Union européenne doivent débattre à Bruxelles d'une éventuelle levée de son embargo sur les armes à destination de l'opposition syrienne.

Dans la métropole turque, la Coalition nationale de l'opposition syrienne avait prévu de venir à bout en trois jours d'un agenda chargé : entrée de nouveaux membres dans l'organisation --qui fédère de nombreux groupes de l'opposition syrienne--, élection d'un nouveau président, approbation d'un gouvernement pour les territoires aux mains des rebelles, et enfin débat sur une participation à "Genève 2".

Mais dimanche soir, à l'issue d'une quatrième journée de débats, les opposants n'étaient toujours pas parvenus à se mettre d'accord sur le premier point de leur ordre du jour.

Et les accusations fusaient entre les protagonistes, se reprochant réciproquement de vouloir s'approprier le pouvoir en modifiant les rapports de force dans la Coalition avec l'entrée de nouveaux membres ou au contraire de vouloir le garder en fermant la porte à l'élargissement.

"Vous avez l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis qui s'acharnent à inclure jusqu'à 30 membres dans la Coalition nationale. Leur objectif est de réduire l'influence des Frères musulmans dans cette structure", affirmait ainsi samedi à l'AFP un membre de la Coalition sous couvert d'anonymat.

"Le problème pour nous (les rebelles), c'est que si l'Arabie saoudite prend le contrôle, ils vont se contenter de soutenir les groupes armés de leur choix. Ils n'ont aucune envie de respecter une quelconque structure créée par les Syriens", a commenté dimanche une source proche de l'Armée syrienne libre (ASL).

Arabie saoudite et Emirats contre Qatar et Turquie, c'est en effet "la toile de fond" de cette bataille de tranchée, les premiers soutenant l'entrée dans la Coalition d'un groupe réuni autour de l'opposant historique Michel Kilo, les autres tentant de préserver leur position de force dans l'organisation à travers leurs alliés les Frères musulmans, a confirmé un diplomate parlant sous le couvert de l'anonymat.

Mais les dissensions ont aussi des motivations plus obscures, souvent liées à des questions de personnes, a souligné cette source.

Parvenir à un élargissement de la Coalition, avec plus de femmes, plus de représentants des minorités, mais aussi pour "ne pas s'aliéner certains pays donateurs" comme l'Arabie saoudite, est pourtant "crucial" avant les sommets de Paris et Bruxelles, "pour qu'on puisse montrer que l'opposition est unie", a ajouté le diplomate.

Les sanctions décidées par l'Union européenne (UE) contre la Syrie doivent être renouvelées fin mai. A cette occasion, la France et surtout la Grande-Bretagne font pression pour une levée de l'embargo sur les livraison d'armes afin de pouvoir équiper les rebelles syriens.

"Nous devons parvenir à un résultat, même s'il faut y passer du temps, il faut que nous puissions constituer une délégation qui soit à la hauteur de sa mission" si des négociations entre l'opposition et le régime ont bien lieu, comme les y encouragent les Etats-Unis et la Russie, à l'origine de l'initiative "Genève 2", a déclaré une autre source diplomatique.

Et c'est en plein étalage par l'opposition de ses divisions que le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a choisi d'annoncer une "décision de principe de participer à la conférence internationale qui doit avoir lieu à Genève".

Le temps presse d'autant plus pour l'opposition que, sur le terrain, l'armée syrienne, épaulée par la milice chiite libanaise du Hezbollah, progresse dans son offensive contre la ville stratégique de Qousseir (centre), tenue par les rebelles.

"La situation sur le terrain est tellement mauvaise que je pense que ces membres de la Coalition devraient commencer à transpirer", a déclaré la source proche de l'ASL.

[Source: El Watan, Afp, Alger, 26mai13]

Tienda de Libros Radio Nizkor On-Line Donations

Syria War
small logoThis document has been published on 27May13 by the Equipo Nizkor and Derechos Human Rights. In accordance with Title 17 U.S.C. Section 107, this material is distributed without profit to those who have expressed a prior interest in receiving the included information for research and educational purposes.