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01déc17


Suicide au Tribunal de La Haye: du personnel serait-il impliqué?


Le 29 novembre, le général des croates de Bosnie, Slobodan Praljak, s'est suicidé lors du rendu de décision du Tribunal pour l'ex-Yougoslavie. Un avocat serbe a raconté à Sputnik qu'il est presque impossible que le poison ait été amené dans la salle d'audience, ce qui éveille les soupçons sur la possible implication d'un agent du Tribunal.

Le général des croates de Bosnie, Slobodan Praljak, s'est empoisonné le 29 novembre, en rejetant «avec mépris» le verdict de la Chambre d'appel du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), qui avait refusé de réduire sa peine. Une enquête a été ouverte afin d'éclaircir les détails de cet évènement. L'avocat serbe Goran Petronijevic, qui défendait les intérêts des leaders serbes devant le Tribunal, a confié à Sputnik que les contrôles stricts du TPIY auraient empêchés le détenu d'amener le poison dans la salle d'audience.

«Il s'agit donc soit de négligence, soit de l'implication d'un agent du Tribunal», a déclaré M. Petronijevic.

Cet acte est d'autant plus intrigant car si le général Praljak n'avait pas pris de poison, il aurait été prochainement libéré. En effet, il s'était trouvé à La Haye depuis avril 2004, c'est-à-dire presque 14 ans. Le TPIY a pour habitude de libérer les condamnés ayant accompli les deux tiers de leur peine.

Bien que Praljak ait déclaré qu'il n'était pas un criminel de guerre avant de s'empoisonner, le Tribunal en a jugé autrement. La chambre d'appel du TPIY, ayant étudié le recours des six croates de Bosnie, parmi lesquels l'ex-Premier ministre de la «République croate d'Herceg-Bosna» autoproclamée adranko Prlic, a décidé de le rejeter. Ils ont été reconnus coupables d'«entreprise criminelle commune» commise à l'égard des musulmans bosniaques. Le Tribunal a établi que cette cellule criminelle avait été dirigée par l'ex-Président croate Franjo Tudjman, ainsi que par le ministre de la Défense et le chef de l'état-major croates, qui avaient pour but de rétablir les frontières historiques de la Croatie. Autrement dit, les ex-leaders croates, dont les actions avaient été auparavant jugées comme étant de l'autodéfense, ont été reconnus coupables de crimes de guerres.

Interrogé par Sputnik au sujet des conséquences de ce verdict pour la Croatie et pour la région entière, l'avocat serbe Toma Fila a qualifié cette décision de défaite grave pour Zagreb, qui quelques années plus tôt avait chanté les louanges du Tribunal pour sa décision de libérer le général Ante Gotovina, qui avait dirigé l'«opération Tempête». Cette opération a forcé plus de 200.000 serbes à quitter le Croatie. Selon lui, ce verdict lève toutes les accusations contre la Serbie concernant l'invasion de la Bosnie. Toutefois, il ne pense pas que Sarajevo porte plainte contre Zagreb.

«Il y une sorte de pacte de non-agression, et [un des leaders bosniaques] Bakir Izetbegovic n'utilisera pas ce prétexte, et gardera le silence», juge-t-il.

Selon Danijel Simic, rédacteur du média «Frontal» dans la République serbe de Bosnie, le TPIY a tenté de prouver que la Bosnie-et-Herzégovine était «une vache sacrée» que personne n'a le droit de toucher, dénonçant pour cette raison le projet d'un État croate au sein de la Bosnie-Herzégovine (Herceg-Bosna) et celui de la République serbe de Bosnie. Le TPIY a également condamné le commandant de l'armée de la République serbe de Bosnie, Ratko Mladic, à la réclusion à perpétuité.

Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a été inauguré en 1993 afin d'enquêter sur les crimes commis durant la guerre de Yougoslavie (1991-2001). Depuis sa création, le TPIY a inculpé 161 personnes.

[Source: Sputnik News, Moscou, 01déc17]

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