EQUIPO NIZKOR |
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11déc06
Deborah McCrimmon, collaboratrice de l'Equipo Nizkor, est récompensée par le barreau de Californie pour sa participation à l'affaire Scilingo.
L'avocate du cabinet DLA Piper et collaboratrice de l'Equipo Nizkor, Deborah McCrimmon, a reçu le prix Pro Bono Service 2006 de la part du barreau de Californie pour son travail dans l'affaire Scilingo.
Deborah McCrimmon a reçu la récompense car elle a été membre de l'équipe d'accusation au cours du procès pour crimes contre l'humanité de l'ex-capitaine de corvette argentin Adolfo Scilingo Manzorro, qui fut par la suite condamné.
Travailler à titre « Pro Bono » est caractéristique des cabinets anglo-saxons. Ils consacrent une partie des heures de travail de leurs avocats à des services juridiques pour lesquels le client ne doit pas payer de frais, car ces heures de travail profitent à l'intérêt général. Ce travail est réalisé sans but lucratif. Les facultés de droit demandent également à leurs étudiants d'effectuer du travail juridique à caractère pro bono. Ce système profite aux personnes ou aux organisations qui ne peuvent pas se permettre de payer des honoraires d'avocats.
DLA Piper compte 3.200 avocats et 62 bureaux répartis dans 24 pays, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, et des pays d'Europe continentale, du Moyen-Orient et d'Asie. C'est un cabinet leader en droit commercial, corporatif et financier, ainsi que tout ce qui concerne les ressources humaines, les litiges, la propriété, les normes et règlements et également la technologie et les médias et moyens de communication.
Deborah McCrimmon est une associée du cabinet travaillant dans le bureau de San Francisco. Le "President's Pro Bono Service Award" lui a été décerné par le barreau de Californie dans la catégorie « grand cabinet d'avocats ». Le prix lui a été remis le 6 octobre 2006 lors de la réunion annuelle du barreau de Californie à Monterey, en Californie.
Ces prix ont été créés pour remercier les avocats qui, en Californie, effectuent des travaux juridiques à titre pro bono de manière remarquable.
Les candidatures sont prises en considération sur base de l'ampleur et de l'impact du travail pro bono réalisé, de la nature du programme pour lequel ce travail est effectué, du degré d'engagement dans le travail et du type de services rendus.
Voici l'opinion sur ce prix donné par David Gross, directeur-associé du bureau de San Francisco, publiée dans un communiqué du cabinet :
« Nous sommes très fiers de l'engagement à titre pro bono de Deborah au service d'organisations de défense des droits de l'homme, et nous sommes heureux qu'elle ait contribué à la seule condamnation pour crimes contre l'humanité ayant été prononcée à l'encontre d'un accusé étranger par un tribunal ordinaire. Sa contribution est un exemple brillant du type de dévouement que nos avocats donnent à leurs engagements pro bono. »
Deborah McCrimmon a fait partie de l'équipe juridique menée par l'Equipo Nizkor qui a joué un rôle déterminant dans l'accusation, couronnée de succès, par les tribunaux espagnols du capitaine de corvette Adolfo Scilingo. Comme l'exprime le cabinet DLA Piper dans son communiqué, « Scilingo a été accusé de génocide, de crimes contre l'humanité et de terrorisme perpétrés contre des ressortissants espagnols en Argentine au cours de la dictature militaire qui a eu lieu dans ce pays entre 1976 et 1983. Il a par la suite été condamné pour crimes contre l'humanité. »
L'engagement de Deborah McCrimmon dans l'affaire Scilingo a commencé en 2003, lorsqu'elle est devenue volontaire pour l'Equipo Nizkor et a travaillé avec les membres de l'équipe qui ont analysé l'instruction de l'affaire, après la clôture de la phase d'instruction, à l'ouverture de la phase intermédiaire préparatoire de la procédure orale.
En janvier 2005, alors que la procédure orale avait déjà commencé, Deborah McCrimmon a travaillé six semaines pour l'Equipo Nizkor. Au cours de cette période, elle a, entre autres, préparé, sous la direction de l'Equipo Nizkor, un des résumés de la déclaration initiale de Scilingo, qui entrait en contradiction totale avec son témoignage au cours de la procédure orale. Cette comparaison a été présentée au tribunal et prise en considération par la chambre dans ses conclusions.
Comme l'explique le cabinet DLA Piper dans son communiqué, « L'Equipo Nizkor, dont faisait partie Mme McCrimmon, a été la seule équipe à défendre la thèse que les actes commis par Scilingo constituaient des crimes de l'humanité et pas un génocide. Et Scilingo a fini par être condamné pour crimes contre l'humanité. »
Il poursuit :
«Ce fut la première fois dans l'histoire qu'un tribunal national ordinaire appliqua avec succès des principes de la justice pénale internationale et de crimes contre l'humanité. Scilingo purge désormais une peine de 640 ans de prison en Espagne. Il est pour le moment le seul officier à avoir été condamné par un tribunal national ordinaire en dehors du territoire argentin à la suite des crimes perpétrés par les militaires argentins au cours de la dictature.
Au sein de DLA Piper, Mme McCrimmon travaille dans le domaine des litiges, des obligations et des pratiques antitrusts. Elle continue à travailler avec plusieurs organisations sans but lucratif dans la zone de la Baie de San Francisco et dans plusieurs projets à titre pro bono.
Mme McCrimmon est diplômée en droit de l'Université de Californie, Hastings College of The Law.
L'Equipo Nizkor se félicite de l'octroi de ce prix, qui constitue une reconnaissance au travail intense réalisé en vue d'obtenir une condamnation pour crimes contre l'humanité dans une juridiction ordinaire européenne, et elle profite de cette occasion pour remercier une fois de plus tous les volontaires qui ont rendu possible la condamnation reprise dans le jugement en date du 19 avril 2005 dans l'affaire Adolfo Scilingo.
[Source : Radio Nizkor, 11déc06]
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