Informations
Equipo Nizkor
        Bookshop | Donate
Derechos | Equipo Nizkor       

30sep13


Energies: l'Europe ne pourra pas se passer de la Russie


On entend beaucoup, ces derniers temps, la voix des partisans d'une diversification des fournitures énergétiques pour l'Europe. Mais de toute évidence le Vieux Continent ne pourra pas se passer de Moscou, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Cette fois il n'est pas question d'hydrocarbures mais d'électricité et de réseaux électriques.

Ce problème touche notamment l'Allemagne, partenaire de longue date de la Russie.

Le fait est que l'expérience du "virage énergétique" allemand, visant à faire passer l'ensemble du pays à des sources d'énergie renouvelables pourrait s'écrouler. Comme l'a expliqué Stephan Kohler, PDG de la DENA (Agence allemande de l'énergie) et l'un des initiateurs du passage général aux sources d'énergie renouvelables : le vent ne souffle pas toujours et le Soleil n'éclaire pas régulièrement. En tenant compte de ces circonstances naturelles il est donc nécessaire de constituer des réserves afin d'assurer un approvisionnement stable du pays en électricité.

Il est évidemment nécessaire d'avoir, à titre de garantie, autant de centrales classiques que d'éoliennes et de panneaux photovoltaïques installés dans le cadre du "virage énergétique". Par ailleurs, il faut tenir compte du fait que ce programme implique des paramètres stricts sur l'instauration de technologies vertes. D'après ce programme, d'ici 2020, 35% de l'électricité devra être d'origine "verte" et 80% d'ici 2050. Cela signifie que la réserve doit être pratiquement égale aux capacités de production des sources d'énergie renouvelables qui seront mises en place.

Rappelons que l'Allemagne a définitivement renoncé à ses centrales nucléaires après l'accident de Fukushima en 2011, dont les conséquences mettront des décennies à s'effacer. Mais même la construction de centrales classiques implique des investissements importants et de longs délais de réalisation. Ces circonstances rendent difficile l'introduction des technologies vertes en Allemagne et en Europe en général. A titre de solution Kohler propose d'unir les systèmes énergétiques russes et européens. Le décalage horaire permettra d'effectuer des transferts d'électricité entre la Russie et l'Europe si besoin aux heures de pointe - qui ne coïncident donc pas. Le fonctionnement conjoint du réseau remédierait également en grande partie au problème des capacités énergétiques de réserve car dans ce cas pourraient intervenir les centrales russes.

Evidemment, on peut se demander si l'Europe aura la force de mener à bien ce projet d'unification du réseau avec la Russie. Selon l'Allemagne, compte tenu du projet de centrales solaires au Sahara et les lignes électriques de 4 000 km jusqu'en Europe sous la Méditerranée, l'union électrique avec la Russie semble plus simple et moins chère d'un point de vue technique et économique. Après tout, la distance à franchir serait de seulement 2 000 km dans ce cas.

De toute évidence, ce projet serait également bénéfique pour la Russie. D'une part, il permettrait de diversifier les fournitures d'électricité en Europe et s'éloigner de l'image d'une puissance de matières premières. D'autre part, cela permettrait de régler le problème d'approvisionnement en électricité de l'enclave de Kaliningrad grâce au transit d'électricité via les pays de l'UE. La Russie réaliserait ainsi des économies d'investissements, qui pourraient alors être redirigés vers la construction de centrales supplémentaires dans la région. Cependant, ce projet énergétique a une importante composante politique associée à la Pologne et les pays baltes, qui maintiennent des positions chargées de passé sur bien des questions concernant la Russie.

[Source: Ria Novosti, Moscou, 30sep13]

Tienda de Libros Radio Nizkor On-Line Donations

Informes sobre DESC
small logoThis document has been published on 11Oct13 by the Equipo Nizkor and Derechos Human Rights. In accordance with Title 17 U.S.C. Section 107, this material is distributed without profit to those who have expressed a prior interest in receiving the included information for research and educational purposes.