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10fév14
Le numéro un du pétrole chinois à la conquête de l'Extrême-Orient russe
La plus grande compagnie pétrolière chinoise, CNPC, pourrait accroître sa présence en Russie, écrit lundi le quotidien Kommersant.
La compagnie russe Rosneft, qui fournit déjà du pétrole à la CNPC et a créé avec elle une coentreprise pour l'exploitation des gisements en Russie, a également invité les Chinois à participer au projet de Compagnie orientale de pétrochimie (VNHK), pour lequel 1 300 milliards de roubles sont nécessaires - soit près de 29 milliards d'euros. Rosneft a besoin d'un investisseur et pourrait proposer jusqu'à 30% des actions de la VNHK à la CNPC.
"Rosneft a proposé aux entreprises chinoises de devenir actionnaires de la VNHK en Extrême-Orient", a déclaré vendredi dernier Igor Setchine, président de la compagnie publique Rosneft. Des sources proches du dossier évoquent une participation chinoise avoisinant les 30%. Rosneft a aujourd'hui deux partenaires chinois : la CNPC, qui reçoit depuis quatre ans du pétrole de la part des compagnies russes, et Sinopec, qui commencera à en recevoir cette année. Rosneft n'a pas donné de précisions sur l'éventuel investisseur dans la VNHK mais selon les mêmes sources, il s'agirait de la CNPC. Igor Setchine a également souligné que cette proposition faite aux Chinois de rejoindre la VNHK était une réponse à la participation de Rosneft dans la raffinerie de Tianjin.
Dans le cadre de la coentreprise pétrochimique Orient (détenue à 49% par Rosneft et à 51% par la CNPC) un accord d'étude de faisabilité pour la construction d'une raffinerie à Tianjin a été signé en 2010 et sa première pierre a été posée. Les investissements étaient estimés à 5 milliards de dollars et cette raffinerie était supposée traiter 13 millions de tonnes de pétrole par an (sa capacité a été portée à 16 millions aujourd'hui), dont 9,1 millions de tonnes fournies par la Russie. Mais des sources proches de Rosneft avouent qu'aujourd'hui ce projet n'est plus très pertinent : des discussions sont en cours mais beaucoup de questions restent en suspens, notamment sur son fonctionnement économique et les sources de financement.
D'après ces sources, la collaboration avec la VNHK est une priorité aujourd'hui : "Quand il est question d'investissements à hauteur de 10-20 milliards de dollars, il faut trouver un investisseur. Le projet de complexe pétrochimique a été élaboré il y a quelques années mais il est resté en suspens jusqu'à l'année dernière, quand Rosneft a annoncé une augmentation des capacités de la raffinerie de 10 à 30 millions d'hydrocarbures par an. Aujourd'hui la construction de la VNHK est prévue en trois étapes sur 15 ans et le total des investissements avoisine les 29 milliards d'euros. La majeure partie de la production sera exportée, notamment en Chine".
Compte tenu de l'éventuelle participation de la CNPC à la VNHK, la compagnie deviendrait progressivement le principal partenaire de Rosneft. Les parties ont déjà créé en 2013 une coentreprise pour l'exploitation des gisements en Sibérie orientale : Taas-Yuriakh sera probablement le premier projet mis sur pieds et une partie des hydrocarbures extraits pourrait être envoyée à la raffinerie de Tianjin. De plus, Rosneft a invité la CNPC à participer à une série de projet pour l'exploitation d'hydrocarbures en surface et sur le plateau arctique. La coopération avec la CNPC dans le cadre de la VNHK garantit aux produits pétrochimiques de Rosneft une sortie sur le marché chinois, prometteur, et permettra de réduire ses propres investissements dans la construction, estime Konstantin Tcherepanov, expert de la banque UBS. "Les Chinois accepteront très probablement la proposition de Rosneft. Leur participation devrait se situer autour de 25-30%", a-t-il ajouté.
[Source: Ria Novosti, Moscou, 10fév14]
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