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01mai16
Le fleuriste d'Amsterdam était… un mafieux calabrais!
Les "bulbes de tulipe" signifiaient autre chose chez les trafiquants de drogue de la Ndrangheta, la mafia du sud de l'Italie.
Vincenzo Crupi, un fleuriste d'Amsterdam, est soupçonné d'avoir dissimulé de la drogue — pendant 20 ans! — dans des bouquets qu'il envoyait à la mafia calabraise, qui porte le nom de Ndrangheta, dans le sud de l'Italie.
L'agence Reuters vient de publier une enquête qui jette de la lumière sur les réseaux de la Ndrangheta à travers le monde. Les stupéfiants importés d'Amérique du Sud étaient camouflés pendant de longues années dans des cargaisons de fleurs envoyées en Italie, selon l'accusation.
Célèbre pour le racket et des kidnappings dans les années 1970, la Ndrangheta a diversifié ses activités en matière de trafic de cocaïne à la fin du XXe siècle, pour devenir finalement le premier importateur de cocaïne en Europe. Qui plus est, l'organisation serait de nos jours présente dans une douzaine de pays sur tous les continents.
Les juges italiens antimafia accusent aujourd'hui deux fleuristes d'Amsterdam d'avoir contribué à l'épanouissement de ce trafic. L'un d'entre eux, Vincenzo Crupi, est marié à la fille du légendaire Ntoni (Antonio Marci), emblème du crime italien et parrain de la Ndrangheta avant son assassinat en 1975. Celui-ci est en outre le père de l'autre accusé, Vincenzo Macri.
Crupi aurait lancé son entreprise dans la banlieue d'Amsterdam dans les années 1990, pour être rejoint plus tard par son beau-frère en 2002, selon Reuters. Vincenzo Macri venait alors de sortir d'une incarcération de 13 ans aux Etats-Unis pour trafic de drogue. Alors que Crupi menait les affaires, Macri s'occupait du recouvrement des factures.
Les avocats des deux suspects, dont l'un, Vincenzo Crupi, est déjà sous les verrous, et l'autre, Macri, est toujours activement recherché, affirment pour leur part que leurs clients sont des entrepreneurs honnêtes. Le fait d'avoir des parents mafieux ne veut pas dire, selon eux, qu'ils sont eux-mêmes mêlés à des affaires douteuses. Leur entreprise à Amsterdam est enregistrée et fonctionne de façon tout à fait légitime.
La conduite des deux hommes n'éveille pas non plus les soupçons. Ils mènent une vie discrète et ne sortent que de temps à autre dans les restaurants cotés d'Amsterdam. Mais selon les juges italiens, Crupi a trouvé dans son business de fleurs une couverture idéale pour la Ndrangheta. Il lui permet d'écouler de la drogue grâce à la situation géographique extrêmement favorable d'Amsterdam. Il est en effet facile de recevoir des stupéfiants d'Amérique du Sud pour les envoyer vers le reste de l'Europe.
Au milieu des années 2000, la firme de Crupi expédiait chaque jour environ un camion de fleurs en Italie. Le volume a ensuite diminué, mais plusieurs camions par semaine arrivaient toujours à destination.
La police écoutait les conversations téléphoniques des deux suspects. Ils se parlaient entre eux en dialecte calabrais et en langage codé, utilisant des surnoms. Ainsi, ils disaient "bulbes de tulipe" pour désigner les stupéfiants. Après une surveillance de plusieurs mois, la police a lancé un vaste coup de filet. Une cinquantaine de personnes ont été arrêtées depuis l'été 2014.
Les collègues des deux suspects ont toujours du mal à croire que Crupi pourrait être un trafiquant de drogue: "Si c'est vrai, alors il est meilleur acteur que Robert De Niro et Al Pacino réunis".
[Source: Sputnik News, Moscou, 01mai16]
Corruption and Organized Crime
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